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Lupus: un traitement prometteur à l'essai

Un traitement de cardiologie, le clopidogrel, testé sur des souris atteintes de formes graves de lupus, a permis d'améliorer leur état et de prolonger significativement leur espérance de vie, selon des travaux qui devraient déboucher en 2011 en France sur un essai clinique humain. La maladie, qui touche une population jeune, surtout des femmes en âge de procréer, se manifeste généralement par des douleurs articulaires intenses, des lésions cutanées du visage (masque en forme de loup) et des atteintes rénales plus ou moins sévères, mais peut également toucher d'autres organes (cerveau, coeur...). Des médecins et chercheurs français, dont les travaux sont publiés par la revue américaine Science Translational Medicine, viennent de démontrer que ce type de médicament se révélait particulièrement intéressant dans cette maladie, le lupus érythémateux disséminé (LED).

Le clopridogrel fait partie, comme l'aspirine, de la famille des médicaments antiplaquettaires qui aident à prévenir la formation de dangereux caillots. Il est prescrit pour réduire le risque de crise cardiaque (infarctus) ou d'accident vasculaire cérébral (AVC). Les plaquettes, des cellules sanguines qui participent à la coagulation du sang, semblent bien jouer un rôle original et jusque-là méconnu dans le développement du lupus. L'équipe du professeur Patrick Blanco, spécialiste d'immunologie (CHU de Bordeaux, France) et ses collègues ont pointé chez des patients atteints de LED la responsabilité des plaquettes dans le déclenchement d'une production aberrante de substances, comme l'interféron alpha, qui intervient normalement lors d'infections par des virus.

Ils ont analysé des plaquettes sanguines prélevées sur des patients atteints de lupus de gravité variable et des personnes en bonne santé et constaté que l'abondance d'une protéine appelée "CD154"produites par ces cellules était corrélée à la gravité de la maladie. Ils ont également observé que le sérum de malades activait les plaquettes d'individus sains, provoquant la production de la protéine CD154, une synthèse d'interféron et la propagation de l'inflammation, tant in vitro que chez les rongeurs.

Allant plus loin, ils ont administré du clopidogrel aux animaux malades. Résultats : "une atteinte rénale moindre et une espérance de vie augmentée chez 60 % des animaux traités", indique le Pr Blanco. L'équipe est en train de mettre sur pied un essai clinique en France qui pourrait débuter en 2011 et inclure 400 à 500 patients.

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