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Leucémie : deux avancées majeures

Pour la première fois, des chercheurs français dirigés par Philippe Leboulch, Philippe Rousselot et Stéphane Prost (CEA-Université Paris Sud et hôpital Mignot de Versailles) ont mis au point une nouvelle thérapie qui élimine progressivement les cellules-souches leucémiques de la leucémie myéloïde chronique.

La leucémie myéloïde chronique est l’un des cancers du sang les plus fréquents avec 600 nouveaux cas par an en France. Elle est due à une anomalie chromosomique et génétique, aboutissant à la production d’une protéine anormale qui déclenche une prolifération de globules blancs.

Le traitement standard actuel de la leucémie myéloïde chronique fait appel à la molécule « imatinib » (Glivec), efficace pour éliminer la masse tumorale, mais qui n’a que peu d’effets sur les cellules-souches leucémiques ne constituant que 0,1 % de la tumeur. Or, ce sont ces dernières qui sont à l’origine de la maladie et des rechutes. Ce qui oblige le patient à suivre un traitement à vie. D’où l’idée d’essayer de cibler spécifiquement les cellules-souches leucémiques.

Dans un premier temps, les chercheurs ont trouvé la protéine fautive, ainsi que le phénomène en cascade qu’elle entraîne. Ensuite, ils ont identifié un médicament nouvellement utilisé pour traiter le diabète de type II (hyperglycémie chronique), la pioglitazone, qui est capable de s’opposer à l’action de cette protéine fautive.

Le nouveau traitement consiste à combiner l’anti-cancéreux standard, l’imatinib, et cet anti-diabétique, la pioglitazone. Résultat : sur 24 personnes traitées ainsi pendant un an, 57 % ont présenté une rémission complète, contre 27 % chez celles qui n’ont reçu que le traitement anti-cancéreux. De plus, les trois premiers patients traités demeurent tous sans leucémie myéloïde chronique détectable près de cinq ans après l’arrêt de la pioglitazone.

« La possibilité de cibler les cellules-souches responsables de la rechute doit permettre d’espérer une guérison des patients qui se traduira par un arrêt définitif de tout traitement », indique le professeur Philippe Rousselot.

La deuxième avancée a eu lieu aux Etats-Unis et concerne un autre type de leucémie, la leucémie lymphoïde chronique (LLC). Cette immunothérapie personnalisée, connue sous le nom de CTL019, a été développée par des chercheurs du Abramson Cancer Center et de la Perelman School of Medicine, qui dépendent de l'Université de Pennsylvanie (est).

"Les examens conduits sur les patients qui ont connu une rémission complète ont montré que les cellules modifiées restent dans leurs corps pendant des années après y avoir été injectées, sans aucun signe de cellules cancéreuses", explique l'un des auteurs de l'étude, Carl June, professeur à l'Université de Pennsylvanie. "Cela indique que certaines des cellules CTL019 conservent longtemps leur faculté à chasser les cellules cancéreuses", poursuit-il.

Huit des quatorze adultes ayant participé à l'étude ont répondu au traitement : quatre d'entre eux ont présenté une rémission à long terme et les quatre autres ont réagi partiellement au traitement. Le traitement expérimental est élaboré à partir des propres lymphocytes T des patients, responsables de la défense immunitaire. Ils sont prélevés puis génétiquement modifiés pour qu'ils soient capables d'attaquer sélectivement les cellules cancéreuses.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

Penn Medicine

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