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Un « lance-pierre » génétique pour propulser des médicaments

Une molécule constituée d'ADN, ayant la forme d'un lance-pierre, a été modélisée et synthétisée à l'échelle nanométrique par des chercheurs de l'Université de Montréal et leurs collègues de l'Université de Rome. Leur objectif est de propulser des médicaments à des endroits très précis du corps où se trouvent des biomarqueurs propres à une maladie​.

Ce « lance-pierre moléculaire » est 20 000 fois plus petit qu’un cheveu humain et ne mesure que quelques nanomètres de long. Il se compose d’un brin d’ADN synthétique capable de transporter un médicament et de le relâcher au bon moment dans l’organisme à la manière de l’élastique d’un lance-pierre. Les extrémités de cet « élastique » d’ADN sont constituées de groupes de liaison capables de se fixer à un anticorps, soit une protéine en forme de Y utilisée par le système immunitaire pour détecter et neutraliser des agents pathogènes comme des bactéries et des virus.

Lorsque les groupements de liaison du lance-pierre reconnaissent un anticorps spécifique et se fixent à ses branches, « l’élastique » d’ADN s’étire et le médicament qu’il transporte est relâché. Le chercheur explique qu’il est possible de configurer le lance-pierre pour qu’il libère un médicament donné en présence d’anticorps propres à une maladie, et ce, simplement en modifiant la structure de ces sites.

Le Professeur Alexis Vallée-Bélisle, du Département de chimie de l’Université de Montréal, vante la grande adaptabilité du lance-pierre. "À ce jour, nous avons seulement fait la démonstration du principe de fonctionnement du lance-pierre en le mettant en présence de trois anticorps, dont un anticorps du VIH, et en utilisant des acides nucléiques comme modèles de médicaments".

Les chercheurs sont toutefois convaincus qu’il sera facile de configurer « l’élastique » du lance-pierre pour qu’il propulse un grand nombre de molécules thérapeutiques. La prochaine étape du projet consiste à tester le « lance-pierre » avec une maladie et un médicament particuliers afin de le tester sur des cellules in vitro. Ensuite suivront les essais sur des rongeurs et, si tout va bien, sur des humains.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Radio Canada

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