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L'OMS dévoile son plan d'urgence de lutte contre le sida

A l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a dévoilé lundi 1er décembre un vaste plan d'urgence de 5,5 milliards de dollars destiné à ouvrir l'accès aux traitements antirétroviraux à trois millions de patients et à enrayer la progression d'une maladie qui fait 8.000 victimes par jour. Cette journée d'action et de sensibilisation devait en outre mobiliser plusieurs millions de personnes à travers le monde dans le cadre de défilés ou de manifestations en tous genres. Selon l'OMS, six millions de malades vivant dans les pays en voie de développement ont besoin des traitements antirétroviraux dont l'efficacité a été largement démontrée dans les pays occidentaux. Seuls 300.000 d'entre eux y ont accès aujourd'hui. Le programme d'urgence lancé lundi vise à amener ce chiffre à trois millions de personnes à l'horizon 2005. "Le sida est devenu la première maladie de destruction massive", a lancé Jack Chow, directeur-général adjoint de l'OMS, à l'occasion d'un discours prononcé à Nairobi pour le lancement de ce plan. "Cette seule année, trois millions de personnes ont succombé au sida. Ce sont des gens dont les vies auraient pu être sauvées à l'aide des traitements antirétroviraux", a-t-il souligné. L'objectif est non seulement de garantir à terme un accès aux traitements pour l'ensemble des malades, mais aussi de faire en sorte que les victimes les plus isolées se fassent connaître des autorités sanitaires, sans craindre l'exclusion sociale qui reste souvent le lot des malades. Dans le cadre de son plan, l'organisation a en outre annoncé l'approbation de trois trithérapies différentes, qui représentent chacune un investissement de 300 dollars par an et par patient. "L'OMS manque clairement d'ambition en ne cherchant pas à recommander des traitements aux prix les plus abordables, mais en continuant à se baser sur les coûts des traitements proposés par les plus grands laboratoires", déplore Médecin sans frontières (MSF) dans un communiqué. Plusieurs fabricants de médicaments génériques, notamment indiens, comme Cipla ou Ranbaxy, offrent désormais des trithérapies à 140 dollars par an et par patient. A Paris, Jacques Chirac a assuré que la France tiendrait ses engagements en faveur du financement du Fonds mondial contre le sida, tout en souhaitant que l'ensemble des contributions internationales "soient assumées". Le financement français de 150 millions d'euros "nous mettra tout à fait au premier rang des contributeurs et nous le ferons", déclaré le chef de l'Etat, entouré notamment des professeurs Michel Kazatchkine, directeur de l'Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS), et Willy Rozenbaum, qui dirige la Commission nationale sur le sida. Selon les estimations publiées la semaine dernière par Onusida, le bilan et la progression de la pandémie ont atteint en 2003 un niveau sans précédent qui pourrait croître davantage encore, notamment en raison de l'ampleur que prend la maladie en Afrique, en Europe orientale et en Asie. L'Afrique subsaharienne demeure la région la plus touchée, avec 3,2 millions de nouvelles contaminations et 2,3 millions de décès en 2003. "Nous risquons pour le moment de perdre le combat contre le sida", a déploré le secrétaire américain à la Santé, Tommy Thompson, en visite en Zambie. "Nous devons redoubler d'efforts. Cette guerre fait plus de victimes qu'aucune autre et nous perdons trois millions de personnes chaque année", a-t-il souligné. Plus préoccupant pour l'avenir, l'épidémie qui affecte mondialement 40 millions de personnes, selon l'OMS, à atteint une vitesse de progression sans précédent dans la région Asie-Pacifique et des pays tels que l'Inde ou la Chine s'exposent à des catastrophes majeures faute d'initiatives urgentes. Longtemps décriées pour leur attentisme, les autorités chinoises se sont décidées à passer à l'action. Le chef du gouvernement Wen Jiabao a rendu visite lundi à des malades du sida hospitalisés dans la capitale, annonce l'agence Chine nouvelle, soulignant le caractère inédit de la démarche. Outre la campagne de publicité pour les préservatifs, Pékin a promis de mettre gratuitement à disposition des malades les fameux traitements antirétroviraux. Selon les chiffres officiels, la Chine ne compterait que 840.000 séropositifs et 80.000 cas déclarés. Des évaluations officieuses font en revanche état d'un million à un million et demi de personnes infectées, chiffre qui pourrait atteindre les 10 millions à l'horizon 2010.

OMS :

http://www.who.int/mediacentre/releases/2003/pr89/en/

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