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L'Inde et la Chine affirment leurs ambitions spatiales

L'Inde a réussi pour la première fois de son histoire, à récupérer sur Terre une capsule spatiale qu'elle avait envoyée le 10 janvier, une mission en vue d'un futur vol habité dans l'espace. La capsule est tombée dans le Golfe du Bengale et est en cours de récupération par les garde-côtes, a indiqué un porte-parole de l'agence indienne de recherche spatiale (ISRO).

L'ISRO avait lancé le 10 janvier une fusée transportant trois satellites d'observation géographique et météorologique et une capsule qui devait être ensuite récupérée sur Terre. Il s'agit pour l'Inde de se préparer à un vol habité dans l'espace. L'agence spatiale veut d'abord envoyer d'ici à 2009 une sonde inhabitée vers la Lune puis d'ici à 2013 une mission similaire vers Mars, avant de tenter d'envoyer un être humain dans l'espace.

Le début du programme spatial indien a été marqué par le lancement, le 21 novembre 1963, de la fusée américaine Nike-Apache. Le premier satellite indien - le satellite météorologique Aryabhatt conçu en collaboration avec des chercheurs soviétiques - a été placé sur une orbite circumterrestre le 19 avril 1975.

Aujourd'hui, le potentiel scientifique et technique de l'Inde lui permet de réaliser des commandes étrangères pour concevoir et lancer des satellites de différente vocation, mais aussi exporter des composantes de satellites et de fusées. Selon des experts indiens, les satellites actifs Insat-2 peuvent satisfaire la demande des services de télécommunication dans la plupart des pays d'Asie du Sud-Est. Pour le patron de l'ISRO, U.R. Rao, l'Inde offre toutes les conditions requises pour réaliser des vols habités et participer à des programmes spatiaux internationaux dans l'espace proche et lointain.

Alors que l'Inde savourait son succès spatial, la Chine réalisait le premier essai réussi d'une arme antisatellite et confirmait ainsi la détermination de Pékin à se hisser parmi les plus grandes puissances, au risque d'affecter durablement ses relations avec les États-Unis et le reste de l'Asie, selon les experts.

L'essai, annoncé par Washington, mais que Pékin n'a pas confirmé (ni démenti), serait le premier du genre depuis 1985, quand les États-Unis et l'Union soviétique avaient décidé de mettre un terme à la « guerre des étoiles ». Selon les services de renseignements américains, l'arme testée a neutralisé le 11 janvier un ancien satellite météo. Cet essai relance les craintes d'une militarisation de l'espace et montre que les satellites espions sont dorénavant « potentiellement vulnérables à une destruction par la Chine », souligne Lance Gatling, ex-officier américain, expert des questions aérospatiales, basé à Tokyo.

L'essai a aussitôt déclenché des cris d'orfraie aux États-Unis, en Europe, en Inde et au Japon, mais les Chinois estiment ces réactions excessives, sinon hypocrites. « La Chine est en plein essor et il est naturel qu'elle tente d'appliquer au terrain militaire ses succès économiques », répond Zhu Feng, spécialiste des questions de sécurité internationale à l'Université de Pékin. « Nous aussi, nous sommes une grande puissance. Nous aussi, nous avons des inquiétudes légitimes et cruciales en matière de sécurité. Qui peut oser nous dire : “Bien sûr, la Chine est une puissance en devenir mais elle n'a pas le droit de se doter d'une politique de sécurité” ? » interroge le professeur Zhu.

La Chine communiste a toujours considéré comme une menace les satellites américains qui l'espionnent en permanence. C'est la raison pour laquelle, depuis son lancement en 1956, le programme spatial chinois est aligné sur des objectifs militaires. La Chine a lancé sa première mission habitée dans l'espace en 2003, entrant dans ce club exclusif avec les États-Unis et la Russie, au grand désespoir du Japon. Elle a conduit en 2005 un second vol orbital avec deux astronautes et espère pouvoir lancer une sonde non habitée sur la Lune d'ici à 2010 et construire sa propre station spatiale.

Pékin ne consacre cependant que 500 millions de dollars par an à ses programmes spatiaux, selon des chiffres officiels, comparativement à un budget de près de 17 milliards de dollars débloqué pour la NASA en 2007. L'entrée de la Chine dans le club des détenteurs de l'arme spatiale « fait grimper les enchères dans ce que certains perçoivent comme un mouvement inexorable vers la militarisation de l'espace », regrette l'analyste américain Lance Gatling. Le succès spatial chinois survient « en pleine crise nucléaire nord-coréenne » et « pourrait renforcer l'argument selon lequel le Japon devrait développer sa technologie spatiale de défense », plaide Yasunori Matogawa, professeur à l'Institut spatial et astronautique du Japon.

Article @RTFlash

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