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L'humidité des continents, chef d'orchestre naturel du méthane dans l'atmosphère

Des chercheurs du Laboratoire de glaciologie et géophysique de l'environnement ainsi que d'autres chercheurs du programme de forage européen EPICA, viennent d'identifier les principales raisons du doublement des teneurs en méthane entre -18 000 ans (dernier maximum glaciaire) et -11 500 ans (période "chaude" actuelle).

En cause, l'extension des zones humides continentales, tels les marécages en milieu boréal dont les émissions de méthane étaient quasiment nulles durant le maximum glaciaire. Plus étonnant, les émissions de méthane associées aux feux de végétation seraient restées constantes lors de cette transition climatique majeure. Publiés dans la revue Nature le 17 avril 2008, ces résultats permettent de mieux cerner les mécanismes pouvant amplifier dans le futur les émissions naturelles de méthane, un gaz à effet de serre hautement incriminé dans le réchauffement climatique.

Les carottes de glace constituent la seule archive disponible pour reconstruire avec précision la composition de l'atmosphère dans le passé, notamment les teneurs en gaz à effet de serre comme le méthane. Il s'agit du second gaz à effet de serre d'origine humaine après le gaz carbonique. Les teneurs en méthane ont augmenté de plus de 150 % au cours des dernières 200 années, en relation avec les émissions anthropiques (agriculture, exploitation du gaz naturel, ...). Les chercheurs sont parvenus à identifier les processus responsables du doublement de la concentration en méthane atmosphérique lors de la dernière transition glaciaire-interglaciaire.

Première conclusion, près de la moitié de cette augmentation résulte d'un accroissement substantiel des émissions de méthane à partir des régions marécageuses tropicales. De plus, leurs analyses mettent en évidence que les émissions de méthane, cette fois à partir des marécages et des tourbières boréales (hautes latitudes de l'hémisphère nord), étaient quasi inexistantes en conditions glaciaires.

Celles-ci ont commencé à peser seulement au cours de la transition climatique. Enfin, de manière surprenante, les feux de végétation, responsables aujourd'hui d'environ 20 % des émissions naturelles de méthane, n'ont pas produit, lors de ce changement majeur, de variations significatives des teneurs en méthane dans l'atmosphère. De prime importance, ces résultats soulignent le rôle des zones marécageuses continentales en tant que sources de méthane, aussi bien en milieu tropical qu'en milieu boréal.

CNRS

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