L'expédition océanique TARA révèle l'extraordinaire complexité de la vie marine
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La pêche au plancton effectuée par le voilier Tara, entre 2009 et 2013, sur toutes les mers du globe, a permis d'obtenir une extraordinaire moisson de données sur la nature et l'organisation de la vie microscopique marine. L’expédition s’est attachée à mieux comprendre le plancton. "Ces micro-organismes sont à la base de toute la chaîne alimentaire des océans, mais aussi de mécanismes qui influencent l’ensemble de la planète, comme le cycle du carbone", souligne Chris Bowler (ENS, Inserm, CNRS). Ces organismes représentent 80 % de la biomasse des océans et produisent par photosynthèse la moitié de l’oxygène que nous respirons.
Cette vaste expédition Tara a permis de remonter à la surface des virus, des bactéries, des protistes – des organismes le plus souvent unicellulaires, ni animaux, ni plantes –, pêchés essentiellement dans les 200 premiers mètres de profondeur, et jusqu’à 1 000 mètres. L’équipe a prélevé au total 35 000 échantillons dans 210 sites.
Au Génoscope d’Evry (CEA), le crible des séquenceurs à ADN a tamisé plus de 40 millions de gènes, pour la plupart nouveaux pour la science. L’analyse de plus de 35 000 espèces de procaryotes (des organismes cellulaires sans noyau) a montré leur répartition en différentes communautés, "dont la composition était principalement dépendante de la température de l’eau", souligne Shinichi Sunagawa (EMBL).
Autre surprise : l’analyse des fonctions assurées par ces gènes montre que 73 % d’entre elles sont aussi représentées dans la flore intestinale humaine (microbiote), en dépit des différences physico-chimiques entre les deux écosystèmes, ce qui prouve la profonde unité du vivant.
"Cette expédition sans précédent a également permis de montrer que le type d’interaction entre cette multitude d’organismes marins se fait plutôt sur le mode de la collaboration que celui de la compétition", note Eric Karsenti. C’est un résultat très important, car il pourrait modifier la façon dont on envisage généralement l’évolution, avec l’idée qu’elle est commandée par la survie du plus fort.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Climat
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