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L'exercice physique, même sans perte de poids, réduit le cholestérol

L'exercice physique, même sans viser la perte de poids, a un effet bénéfique sur le cholestérol et permet de réduire les risques de maladie cardiaque, montre pour la première fois une étude américaine publiée mercredi. "Il faut comprendre que les patients n'ont pas besoin de perdre du poids ou de se focaliser autant sur la balance, mais ils doivent faire de l'exercice pour réduire les risques de maladie cardiaque", a expliqué le cardiologue américain William Kraus qui a dirigé l'étude. En outre, c'est la quantité d'activité physique et non un changement dans l'intensité de cette activité, qui influe sur les niveaux de cholestérol, selon l'étude dont les détails sont publiés par le New England Journal of Medicine. Les chercheurs de Duke University, en Caroline du Nord, qui on mené l'étude, ont également montré que l'analyse des lipides habituellement utilisée par les médecins pour mesurer ce que l'on appelle le "bon" et le "mauvais" cholestérol ne fournit pas les meilleures indications pour déterminer les risques de maladie cardiaque. L'élément le plus marquant de l'étude est le constat que l'exercice physique a un effet positif sur le nombre et la taille des particules qui transportent le cholestérol dans le sang. Le cholestérol est un lipide qui doit s'attacher à des protéines pour circuler dans le sang et nourrir les tissus. La combinaison cholestérol-protéine est appelée lipoprotéine. Un niveau trop élevé de ces lipoprotéines est associé au rétrécissement des artères et aux maladies cardiaques. "Il ressort de notre étude que le cholestérol transporté par des protéines plus petites et plus denses semble causer des maladies cardio-vasculaires de façon plus efficace que le cholestérol transporté par des particules plus grosses et plus pelucheuses", a expliqué le cardiologue. "Nous avons montré qu'une quantité accrue d'exercice augmente la taille des particules transportant à la fois le bon et le mauvais cholestérol", a poursuivi le médecin. "En utilisant de nouvelles méthodes pour mesurer les particules transportant le cholestérol, nous avons déterminé que tout exercice physique vaut mieux que pas d'exercice", a-t-il ajouté. Selon lui, les études précédentes sur les effets de l'exercice sur le cholestérol n'ont jamais permis d'établir de lien car elles étaient basées sur la mesure des niveaux lipidiques et non sur la taille des particules transportant le cholestérol. "Alors que plusieurs études montraient qu'un faible niveau d'exercice peut améliorer les lipoprotéines, les données de notre étude suggèrent que si le niveau d'intensité de l'exercice a un effet sur les lipides, cet effet est faible comparé au rôle beaucoup plus clair joué par la quantité d'exercice", a encore expliqué le Dr Kraus. Pour déterminer l'effet de l'activité physique, les 111 participants (hommes et femmes), tous en surpoids, n'ont pas été autorisés à modifier leur alimentation pendant les huit mois de l'étude. Les résultats sont fondés sur l'analyse des changements dans le niveau de cholestérol des participants qui étaient divisés en quatre groupes: grande quantité d'exercice à haute intensité, petite quantité à grande intensité, petite quantité à intensité modérée et pas d'exercice du tout. "Nous avons été surpris de voir à quel point le niveau de cholestérol se détériorait chez les personnes ne faisant pas d'exercice, accompagné de prise de poids et d'une mauvaise santé générale. C'est caractéristique de ce qui est en train d'arriver dans la population américaine", a conclu le principal auteur de l'étude. Aux Etats-Unis, l'obésité touche plus de 30% de la population et près de 65% des Américains sont en surpoids, selon les derniers chiffres des Centres de contrôle des maladies d'Atlanta (Georgie).

NEJM : http://content.nejm.org/cgi/content/short/347/19/1483

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