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L'eau de pluie : une ressource dans la valorisation de l'espace urbain

Longtemps considérées comme un déchet ou une menace, dont il fallait se débarrasser, les eaux de pluie sont désormais perçues comme une ressource et même comme un élément majeur de valorisation de l'espace urbain. Qualifiée par les spécialistes de la gestion des eaux pluviales de "rendez-vous incontournable", la 6ème conférence internationale Novatech à Lyon, vise à faire le point des techniques les plus innovantes dans ce domaine.

"Pendant 150 ans on a considéré l'eau de pluie comme une menace car elle risquait d'inonder la ville (...), depuis 20 ans on se dit que c'est une ressource", explique à l'AFP Bernard Chocat, président du comité scientifique de Novatech. Une ressource "en tant que matière" mais aussi "pour aménager l'espace". "C'est une façon de structurer la ville, de l'organiser autour d'espaces verts. On va construire un quartier autour d'un plan d'eau et organiser l'espace autour d'un relief", explique M. Chocat.

D'où "une très forte participation de paysagistes, d'architectes, d'urbanistes qui sont en train de s'approprier les (nouvelles) techniques", se félicite-t-il. "Les gens qui continuent à utiliser les vieilles technologies pour gérer l'eau de pluie sont sur le mauvais versant car le sens de l'Histoire c'est de changer les modalités de gestion et utiliser les techniques alternatives", assure-t-il. Dans ce domaine, la "compétence lyonnaise" fait figure de "référence internationale". "Ce qui est spécifique à Lyon, c'est la volonté d'asseoir ce développement technologique sur un effort de recherche et des connaissances scientifiques solides", explique ce professeur à l'INSA (Institut National des Sciences Appliquées).

Parmi les technologies développées à Lyon : l'utilisation de filtres plantés de roseaux, sorte de marécage artificiel construit pour épurer l'eau. "Ce n'est plus un ouvrage au sens traditionnel, il faut rajouter de la biologie, de l'écologie car c'est un système vivant qui évolue, et de la sociologie, - comment les gens acceptent ça en ville-", souligne M. Chocat. "Avant, l'assainissement consistait à drainer des marécages, et là c'est complètement inverse, l'assainissement c'est reconstruire des marécages", observe-t-il. C'est, selon l'expert, "une révolution au sens propre, qui a commencé il y a 25 ans et a évolué par niches".

Avec ses bassins d'eaux pluviales traités comme des lacs d'agrément, la Zone d'Activité de la Porte des Alpes, près de Lyon, est un exemple de l'intégration des eaux pluviales dans la conception urbaine. Il n'y a pas de solution unique pour limiter les risques d'inondation et diminuer la pollution. Toitures végétalisées stockantes, chaussées à structures réservoir dans les villes sont autant de "technologies douces" pour y parvenir.

AFP

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