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L'avenir s'ouvre aux plantes-usines

Les usines de plastique seront-elles bientôt supplantées par des champs de colza ? Peut-être, au vu des derniers travaux menés par des chercheurs de la firme américaine Monsanto. Kenneth J. Gruys et ses collègues ont en effet réussi à créer deux plantes génétiquement modifiées capables de produire dans leurs cellules des copolymères biodégradables. La révolution bioindustrielle est en marche...Au cours des dernières décennies, les polymères dérivés du pétrole ont pris une place prépondérante dans la vie de tous les jours. Malheureusement, le pétrole n'est pas inépuisable et leur indestructibilité apparaît comme une véritable nuisance pour l'environnement. C'est pourquoi l'intérêt pour des plastiques biodégradables produits à partir de sources renouvelables va aujourd'hui en grandissant.Dans ce domaine, les poly-hydroxyalkanoates, dotés de nombreuses propriétés thermoplastiques et dégradables dans pratiquement n'importe quel milieu, tiennent le haut du pavé. Au milieu des années 1980, des chercheurs ont découvert qu'il était possible de le faire produire par des bactéries déposées sur un substrat de glucose et de propionate. Seul bémol : le coût en énergie et en carbone restait trop élevé. Les firmes spécialisées en biotechnologies se sont alors tournées directement vers les plantes et leurs efforts semblent aujourd'hui porter leurs fruits. En incorporant pas moins de quatre gènes différents aux génomes d'Arabidopsis thaliana et de Brassica napus (colza), l'équipe de Kenneth J. Gruys a pu recréer la chaîne complète de fabrication du PHBV à l'intérieur même des cellules végétales. Reste maintenant à résoudre le problème de la quantité. En effet, le PHBV représente aujourd'hui moins de 2,5 % de la masse sèche des plantes. Un taux bien inférieur à ceux de son homologue, le PHB : 14 % par biosynthèse végétale et 85 % par fermentation bactérienne. Quoi qu'il en soit, ce domaine de recherche semble promis à un bel avenir. "Les plastiques biodégradables pourront facilement trouver leur place dans notre vie, souligne Yves Poirier. Plus économiques et écologiques, ils feront d'excellents emballages." Autre attrait : la diversification de la production agricole. En acceptant de cultiver ces "plantes-usines", les agriculteurs trouveront de nouveaux débouchés et pourront peut-être limiter les dégâts que cause aujourd'hui la surproduction. Mais l'augmentation du rendement et la mise au point de techniques d'extraction apparaissent comme des conditions sine qua none à l'avènement de cette bioindustrie.

Info-science : http://www.infoscience.fr/index.phtml

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