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L'Arctique se réchauffe encore plus vite que prévu

Les changements climatiques affectent l'environnement arctique à un rythme bien plus élevé qu'on ne le pensait, notamment sur la fonte des glaces, ont annoncé vendredi des chercheurs ayant mené une étude d'une ampleur sans précédent dans le grand Nord canadien. Ce projet impliquait plus de 370 scientifiques venus de 27 pays, qui se sont relayés durant quinze mois au nord du cercle polaire à partir de juin 2007. Le navire à bord duquel ils se trouvaient est le premier à avoir passé un hiver entier en restant mobile dans la région.

Le changement climatique "se produit bien plus vite que ne l'avaient prévu nos modèles les plus pessimistes", a constaté David Barber, enseignant à l'université du Manitoba et principal chercheur de cette étude, lors d'une conférence de presse à Winnipeg. Ces modèles prédisaient il y a encore quelques années que l'océan Arctique serait libre de glace en été d'ici l'an 2100, mais l'accélération du réchauffement montre désormais que cela pourrait se produire entre 2013 et 2030, a indiqué Barber.

Les scientifiques lient la hausse des températures en Arctique et la fonte des glaces aux émissions croissantes de gaz à effet de serre.

"Nous savons que la glace disparaît, le monde entier en est conscient. Ce dont on n'est pas conscient, c'est que cela a un impact sur tout ce qui se trouve dans cet écosystème", a poursuivi Barber.

La fonte de la banquise éloigne de la région les mammifères qui s'y reproduisent, s'y alimentent ou s'y cachent des prédateurs, a indiqué Steve Ferguson, chercheur pour le gouvernement canadien.A l'inverse, des espèces de baleines que l'on ne rencontrait autrefois jamais en Arctique s'y rendent maintenant, car leurs déplacements ne sont plus entravés par les glaces.Le changement climatique amène en outre plus de cyclones en Arctique, qui projettent de la neige sur la banquise et l'empêchent ainsi de s'épaissir. De plus, les vents violents rompent parfois la glace.

L'étude a été menée dans le cadre de l'année polaire internationale, un programme scientifique concentré sur les deux pôles. Les chercheurs n'ont pas encore fait connaître leurs conclusions, mais s'apprêtent à publier de nombreux articles dans les revues spécialisées.Selon une étude menée par le Groupe environnemental Pew, basé aux Etats-Unis, la fonte accélérée de l'Arctique pourrait entraîner un coût planétaire de 2.400 milliards de dollars d'ici à 2050, le climat mondial étant moins rafraîchi par cet océan.

Reuters

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