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L'annonce d'un cancer multiplie le risque de suicide par 12 !

L'annonce d'un diagnostic de cancer est corrélée à un taux immédiatement plus élevé de risque de suicide et de mortalité cardiovasculaire, selon une étude suédoise publiée dans la revue New England Journal of Medicine.

  • Le diagnostic lui-même augmente le risque  de suicide

On se doute que se faire diagnostiquer une maladie potentiellement mortelle telle qu'un cancer provoque un grand stress qui peut, à son tour, engendrer des problèmes de santé venant se surajouter à la maladie initiale. D'ailleurs, plusieurs études ont montré que les patients atteints d'un cancer présentent un risque plus élevé de suicide et de maladie cardiovasculaire ; mais jusqu'à présent, ce sur-risque était attribué à la charge émotionnelle engendrée par le fait d'être atteint d'une maladie potentiellement mortelle et à la lourdeur des traitements anticancéreux.

Or, de nouvelles données issues de patients atteints d'un cancer de la prostate suggèrent que le fait d'être diagnostiqué avec un cancer suffit, à lui seul, à augmenter le risque de maladies liées au stress et de mortalité associée.

Dans les travaux publiés dans le New England Journal of Medicine, les chercheurs du Karolinska Institutet, de l'université d'Örebro et de l'Université d'Islande ont examiné les registres sanitaires de plus de 6 millions de Suédois entre 1991 et 2006, et plus particulièrement les données des 500 000 personnes ayant un diagnostic de cancer au cours de cette période, pour voir si les risques de suicide et de mortalité cardiovasculaire augmentaient immédiatement après un diagnostic de cancer. Au total, une très faible proportion de patients ont mis fin à leurs jours juste après que le médecin leur a annoncé un cancer, indiquent les chercheurs. Pour autant, le risque de suicide au cours de la première semaine suivant l'annonce du diagnostic était 12 fois plus élevé que chez les gens qui n'avaient pas de cancer, soulignent-ils.

  • Une mortalité cardiovasculaire 6 fois plus élevée

De même, le risque de mortalité cardiovasculaire était 6 fois plus élevé au cours de la 1ère semaine suivant l'annonce et encore 3 fois plus élevé au cours du 1er mois. Ces deux risques (suicide et mortalité cardiovasculaire) diminuaient ensuite rapidement au cours de la 1ère année suivant l'annonce du cancer. De façon peu surprenante, les sur-risques étaient plus élevés lorsque le pronostic associé au cancer était mauvais.

Pour les auteurs de l'étude, le fait que l'élévation des risques de suicide et de mortalité cardiovasculaire apparaissait directement après le diagnostic de cancer puis diminuait avec le temps constitue un argument favorable à l'hypothèse selon laquelle c'est l'annonce du diagnostic, et non la souffrance émotionnelle et physique liée à l'évolution du cancer ou à ses traitements, qui en est la cause.

  • Améliorer les conditions de l'annonce du diagnostic

"On peut considérer le suicide et la mortalité cardiovasculaire comme des manifestations du stress extrême induit par le diagnostic de cancer. Les résultats de notre étude indiquent que la détresse engendrée par l'annonce du diagnostic de cancer peut provoquer des risques sérieux et immédiats au niveau physique et psychologique", comment le Docteur Fang Fang, qui a dirigé l'étude. Elle souhaite que ce nouvel éclairage soit pris en considération par les proches et les professionnels de santé, et invite ces derniers à améliorer les conditions d'annonce d'une maladie grave.

Doctissimo

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