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L'ampleur du réchauffement de l'Arctique stupéfie les chercheurs

Le Docteur Scott Lamoureux, à la tête d'une expédition polaire a déclaré récemment que les modifications observées dans le Nunavut (ancien territoire canadien, indépendant depuis le 1er avril 1999) étaient extêmement rapides. "Nous avions bien prévu tous ces changements pour le futur, mais les voir se produire maintenant est tout à fait remarquable", annonce-t-il. Cette expédition, qui fait partie d'une des 44 initiatives canadiennes de recherches prévues pour une durée de quatre ans, est conduite par le Docteur Lamoureux sur l'île de Melville, dans le nord-ouest de l'Arctique, et rassemble des scientifiques de trois universités canadiennes ainsi que du Nunavut. Un de leurs objectifs est d'évaluer la modification de la qualité de l'eau sous l'effet du réchauffement, et d'en déterminer l'impact sur l'écosystème sachant que l'ensemble de la population et des industries en dépendent étroitement.

Alors que la température moyenne d'un mois de juillet au camp de Melville est de 5° C, ce sont des pics dépassant nettement les 20° C qui ont été enregistrés cette année durant la même période. Les membres de l'équipe ont aussi observé avec stupéfaction que l'eau contenue dans le pergelisol se mettait à fondre, lubrifiant la couverture végétale qui se mettait à glisser en bas des pentes, balayant tout sur son passage et se plissant en formant des arêtes dans les creux du relief "comme une couverture", selon les termes du Docteur Lamoureux. "Les bandes de terrain se déchiraient littéralement en lambeaux sous nos yeux, et un fleuve important a été complètement endigué sur une longueur de 200 mètres. Son tracé en sera modifié pour des années, sinon pour des décennies", ajoute-t-il.

Ces conditions sont qualifiées de "sans précédent" par l'équipe scientifique, notamment par comparaison avec les photos aériennes prises depuis les années 1950 ainsi que les rapports fournis régulièrement au cours des cinq dernières années. "Le plus impressionnant", déclare le Docteur Lamoureux, "c'est que ces résultats ne représentent que l'impact d'un seul été exceptionnel". Si la température s'accroît encore et si le dégel atteint une plus grande profondeur, l'effet cumulatif produit par les prochaines années pourrait créer d'énormes problèmes aux populations aquatiques et terrestres. Ces perturbations auront aussi des conséquences importantes sur les infrastructures actuelles et futures de la région, comme les routes et les canalisations". Le Docteur Lamoureux conclut en annonçant que si une telle situation se produisait dans des régions habitées du Canada, elle s'avérerait catastrophique en termes d'utilisation du territoire et des ressources.

FS

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