RTFlash

Espace

Le Japon réussit le lancement de sa fusée H-2A et affirme ses ambitions spatiales

Le Japon a lancé avec succès samedi sa fusée H-2A, a indiqué le centre spatial nippon, faisant ainsi oublier un échec retentissant survenu il y a quinze mois. La fusée H-2A a décollé du centre spatial de Tanegashima dans la préfecture méridionale de Kagoshima à 18H25 (09H25 GMT), après un nouveau report d'un peu plus d'une heure en raison de problèmes de communication avec le centre de contrôle. Le lancement avait déjà été repoussé jeudi en raison du "mauvais temps". La fusée H-2A a emporté avec elle un satellite multifonctionnel météo et de guidage aérien.

Il s'agit du septième lancement spatial japonais mais ce tir était perçu comme crucial pour le programme nippon, après le revers humiliant essuyé en novembre 2003 quand la destruction en vol d'une fusée avait dû être ordonnée. L'ancien directeur de l'Agence d'exploration aérospatiale japonaise, Hideo Nagasu, avait admis, avant le lancement, que ce tir pouvait "décider du destin du programme de développement spatial du Japon".

L'échec du lancement de novembre 2003, dû à un problème avec un des propulseurs, avait été d'autant plus cuisant pour le Japon, que quelques semaines auparavant, la Chine avait réussi son premier vol spatial habité, devenant le troisième pays du monde a réaliser cet exploit, 42 ans après l'URSS et les Etats-Unis. Le nouveau modèle H-2A avait été lancé en 2001. Depuis lors, le Japon a consacré 120 milliards de yens (866 millions d'euros au cours actuel) à ce programme.

Le succès du tir de samedi intervient à un moment décisif dans la lutte que livre le Japon, à la Chine notamment, pour s'approprier le contrôle du juteux marché des lancements de satellites.

"Nous pensons que nous pouvons pénétrer le marché des lancements commerciaux de satellites (...) pour des entités japonaises ou étrangères", a déclaré Masato Nakamura, porte-parole de l'agence spatiale nippone. "De nombreux pays, tels que l'Europe, la Russie et les Etats-Unis, ont également échoué de nombreuses fois au fur et à mesure qu'ils gagnaient en expérience. Nous estimons que nous sommes plus avancés dorénavant que de nombreux autres pays", a-t-il assuré. L'accident de 2003 n'était pas le seul du programme nippon. En novembre 1999, une fusée H-2 avait également dû être détruite en vol après avoir dévié de sa trajectoire et, en février 1998, un satellite d'une valeur de 36 millions de dollars avait été perdu dans l'espace.

Forte du lancement réussi de son premier satellite depuis 2003, l'Agence aérospatiale japonaise a l'intention d'installer une station habitée sur la lune en 2025 et de mettre en place un système satellitaire aux désastres naturels. "Nous allons inclure ce projet parmi l'un des futurs objectifs dans le cadre de notre vision à long terme, que nous proposerons au (...) gouvernement d'ici la fin mars", a expliqué lundi un responsable de l'Agence sous couvert de l'anonymat.

D'ici 2015, l'Agence souhaite également établir un système qui transmettra des informations sur les catastrophes aux téléphones portables via des satellites, a-t-il ajouté. Selon le quotidien Mainichi Shimbun, le Japon projette de concevoir un robot pour explorer la lune dans cinq ans et, d'ici dix ans, développer des technologies qui permettront à l'homme d'y faire de longs séjours.

Dans vingt ans, le Japon commencera à fabriquer une station spatiale destinée à la lune pour y mener des recherches scientifiques, a assuré le journal. A cet effet, le Japon a pour ambition de créer son propre vaisseau spatial habité, semblable à la navette américaine, a ajouté le Mainichi.

AFP

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Recommander cet article :

back-to-top