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Japon : Osaka veut devenir la capitale mondiale des robots

Ville d'accueil cette année de la compétition de robots "Robocup 2005", Osaka (ouest) veut se défaire de son image de cité d'industrie lourde pour devenir la capitale de la robotique, en s'appuyant notamment sur la renommée mondiale de ses entreprises. Profitant de l'événement annuel international Robocup, en présence de 330 équipes de "roboticiens" confirmés ou en devenir venus de 31 pays, la municipalité d'Osaka a affiché ses ambitions de créer au coeur de la ville un gigantesque pôle de compétitivité robotique. "Dans 10 à 20 ans, Osaka (2,65 millions d'habitants) deviendra la robot-city (ville des robots). Les technologies robotiques sont devenues notre première priorité industrielle", affirme un des responsables du bureau des industries de la mairie d'Osaka, Shuichi Takano.

De fait, la municipalité a lancé un vaste projet immobilier à proximité de la gare centrale d'Osaka, sur 60 hectares de terrain, dédiés à l'accueil d'entreprises, d'instituts de recherches et de sociétés impliquées dans les développement et usages des technologies robotiques (RT). "60 % des robots existant dans le monde vivent et travaillent au Japon. L'Archipel est le numéro un des technologies robotiques qui sont un programme national soutenu par l'Etat. Le Japon sera sans nul doute le premier pays du monde à introduire les robots dans la vie quotidienne des citoyens. Donc il doit en même temps devenir le plus fort promoteur des RT", renchérit le professeur de l'université d'Osaka Minoru Asada, président de la Fédération Robocup et un des fers de lance des ambitions robotiques de la ville.

Le marché des robots représentera 7.200 milliards de yens (54 milliards d'euros) en 2025, selon le ministère japonais de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie (METI). Osaka espère profiter de cette manne et attirer les entreprises japonaises ou étrangères (américaines, chinoises notamment) en s'appuyant sur l'aimant que peut constituer l'environnement scientifique local. La ville insiste notamment sur la présence de nombreuses sociétés renommées impliquées plus ou moins directement dans le développement de technologies robotiques. Et M. Takano de citer Matsushita (marque Panasonic), Sanyo, Omron, Sharp ou encore Keyence.

Les promoteurs du projet sont formels : les robots seront de mieux en mieux acceptés dans la vie quotidienne. "L'une des ambitions du projet est aussi de permettre aux entreprises de réaliser des expérimentations grandeur nature directement auprès du public", ajoute le directeur du Robot Laboratory, sorte de structure centrale de coordination des sociétés participantes au projet, mise en place par la municipalité d'Osaka. Les citoyens de cette ville auraient, selon lui, une plus forte capacité à interagir avec les robots, étant plus habitués que ceux des autres régions. Ils seraient aussi plus pertinents dans leurs commentaires et moins réticents a priori. "Nous voulons favoriser les interactions entre les chercheurs et les utilisateurs", insiste M. Ishiguro qui rappelle que les projets nippons visent le développement de robots pacifiques de service, de secours, de sécurité, d'assistance et de divertissement.

Conscients que ces créatures peuvent faire peur, les chercheurs japonais se veulent rassurants, insistant sur leur bénéfice humain. "Les robots peuvent avoir un rôle social majeur. Certains peuvent aider les personnes âgées ou encore permettre de soigner des enfants autistes en les aidant à communiquer", assure le professeur Asada. Interrogé sur le risque d'usage des technologies robotiques dans les développements de robots soldats (en vogue aux Etats-Unis), capables de tuer, ce dernier estime que "nous devons prendre le maximum de précautions, mais qu'il n'est pas possible de stopper les recherches pour cette raison".

La Croix

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