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Internet à haut débit : les opérateurs européens en ordre de bataille

Le géant allemand Deutsche Telekom fourbit à son tour ses armes en vue de la bataille du lucratif marché de la transmission à haut débit en Europe, en réintégrant sa filiale T-Online, une voie déjà empruntée par France Télécom ou Telefonica en Espagne. Il a annoncé samedi vouloir racheter les 26,07% qu'il ne détient pas encore dans le premier fournisseur européen d'accès à internet, via un échange d'actions ou une offre en liquide. Une opération qui devrait lui coûter autour de 3 milliards d'euros et être finalisée dans un an. Le groupe français Lagardère possède 5,69% de T-Online, le reste du capital étant flottant. L'enjeu de l'opération est de se préparer au boom en cours de la transmission à haut débit (ADSL pour l'internet) sur le Vieux continent. Il révolutionne les habitudes des utilisateurs et oblige les opérateurs télécoms historiques à revoir leur politique commerciale, en regroupant leurs offres pour la voix, les images et les données, l'ordinateur, le téléphone et la télévision se rapprochant de plus en plus. Ce qui permet aussi de faire baisser les tarifs. Rien qu'en France, ce marché devrait enregistrer cette année une progression de 110 %, avec 6 millions d'abonnés attendus fin 2004, selon le gouvernement. En Allemagne, un peu plus de 5 millions d'abonnés sont enregistrés à ce jour mais le gisement est potentiellement énorme. "L'avenir ce n'est plus l'accès à internet seul, c'est le +triple play+", à savoir des offres combinant des services pour la voix, la communication internet basée sur PC et pour l'appareil de télévision, a expliqué samedi le patron de Deutsche Telekom, Karl-Uwe Ricke. "Les clients ne veulent avoir affaire qu'à un interlocuteur" lors qu'ils achètent des services à haut débit pour des utilisations diverses, a-t-il ajouté, en soulignant que la réintégration renforcerait les synergies et éviterait les doublons, voire la cannibalisation existant aujourd'hui entre les activités internet et téléphonie fixe du groupe allemand. Pour cela, les opérateurs télécoms ont besoin de jouir du plein contrôle de leurs activités internet. D'autant que les possibilités de consolidation du secteur en Europe, via des rapprochements avec Tiscali ou AOL Europe par exemple, apparaissent actuellement limitées. C'est ce qui les conduit les uns après les autres à ramener dans leur giron les filiales qu'ils avaient placées en Bourse avant que l'euphorie de la nouvelle économie ne retombe. Avant Deutsche Telekom, France Télécom a lui aussi réintégré cette année sa filiale internet Wanadoo, dans le sillage en 2003 du groupe espagnol Telefonica avec Terra Lycos. En plus de l'aspect stratégique, le groupe allemand devrait par ce biais réaliser une très bonne opération financière. Pour la partie en liquide, Deutsche Telekom ne propose que 8,99 euros par titre aux actionnaires de T-Online, correspondant au cours de clôture de l'action de la société vendredi à la Bourse de Francfort. L'offre devrait débuter mi ou fin novembre. Or, à l'origine il avait introduit en Bourse cette même entreprise à un prix unitaire trois fois supérieur de 27 euros. C'était, il est vrai, en avril 2000, au plus haut de la "bulle" internet sur les marchés financiers. "Les temps ont changé", s'est laconiquement justifié le patron de Deutsche Telekom, Kai-Uwe Ricke. Une explication jugée un peu courte par la principale association de petits porteurs allemands. "Cette offre est totalement inacceptable", a commenté son responsable Ulrich Hocker, en pariant sur un relèvement ultérieur de l'offre.

AFP : http://fr.news.yahoo.com/041009/1/43d5o.html

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