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Implantation d'un coeur artificiel entièrement autonome

L'implantation d'un coeurartificiel entièrement autonome, une première mondiale réalisée par deux chirurgiens aux Etats-Unis, est source d'espoirs pour de nombreux malades en phase terminale dans l'attente d'une transplantation cardiaque. Mais elle ne fait pas l'unanimité au sein de la communauté médicale américaine. L'opération d'une durée de sept heures a été réalisée lundi à l'Hôpital juif de Louisville (Kentucky) par deux chirurgiens, les drs Laman Gray et Robert Dowling. Le patient devait mourir sous les 30 jours sans cet implant, qui ne devrait toutefois prolonger sa vie que d'environ un mois. Le malade, un homme d'une cinquantaine d'années dont l'identité n'a pas été dévoilée, était mardi ''réveillé et réactif'', selon l'hôpital. D'un poids de 900 grammes, le nouveau coeur mécanique, de la taille d'une grappe de raisins, est alimenté par une batterie portée à l'extérieur par le patient qui transmet du courant à travers la peau. Il possède également une batterie interne d'une autonomie de 30 minutes, soit une durée suffisante pour permettre au sujet d'enlever la batterie externe pour prendre une douche par exemple. Fabriqué en titane et en plastique, l'''AbioCor'' se loge dans la poitrine sans aucun câble ni tube reliés à une machine extérieure. Il représente un important progrès technologique par rapport aux coeurs artificiels expérimentés dans les années 80. Le plus célèbre de ces précurseurs, le Jarvik-7, utilisait l'air pour pomper et était connecté à un appareil de la taille d'une machine à laver situé à proximité du malade. Les médecins estiment qu'il faudra au moins cinq ans avant que l'implant de la firme Abiomed, basée à Danvers (Massachusetts), soit généralisé. A condition qu'il ait fait ses preuves sur les quelque dizaines de personnes qui l'auront reçu à titre expérimental. L'appareil ''est un grand pas en avant'', estime le Dr John Conte, directeur du programme de transplantation coeur-poumons au centre médical de l'université Johns Hopkins. ''Nous espérons qu'un tel coeur artificiel permettra un jour aux malades de mener une vie relativement normale dans la durée'', se réjouit John Watson, de l'Institut national américain du coeur, des poumons et du sang. ''Des gens meurent faute de donneurs'', souligne de son côté le Dr Timothy Gardner, directeur du département de chirurgie cardiaque au centre médical de l'université de Pennsylvanie. ''Il faut encore trouver un appareil qui offre une qualité de vie et fasse que l'opération vaille la peine. Ce pourrait être (l'AbioCor), mais ce n'est pas encore prouvé.'' Le Dr O.H. Frazier de l'Institut cardiaque de Houston a pu s'entraîner à implanter l'appareil sur des veaux, et se dit prêt à y recourir dès maintenant pour sauver des vies humaines. Les patients qui recevraient l'AbioCor sont ceux qui ''n'ont vraiment pas d'autres options'', explique-t-il. Certains sont plus sceptiques. ''De nombreuses années d'expérience nous ont montré qu'enlever le coeur est inutile'', a relévé l'un des pionniers du coeur artificiel, le Dr Robert Jarvik. L'inventeur du Jarvik-7, aujourd'hui président d'une société fabriquant des pompes d'assistance cardiaque, estime que les chercheurs devraient plutôt se concentrer sur les appareils qui aident à soigner le coeur. Il ajoute que, selon lui, l'AbioCor est trop gros pour convenir à la presque totalité des femmes, et ne concernerait que 1% des candidats potentiels à une transplantation cardiaque. L'an dernier, plus de 4.200 patients américains ont été sur liste d'attente pour recevoir une greffe cardiaque. Seulement la moitié ont reçu un organe et la plupart de ceux qui n'ont pas eu cette chance sont morts. Par ailleurs, seul un dixième des patients atteints de maladie cardiaque en phase terminale sont de bons candidats à une transplantation, selon les médecins. Robert Higgins, président du département de cardiologie de l'université de Virginie, estime que l'AbioCor est ''une avancée''. Mais il ajoute que, même s'il fonctionne bien, il ne devrait pas remplacer les greffes cardiaques de sitôt. ''Un coeur de donneur dans une bonne transplantation peut durer 15 à 30 ans. Ce sera dur de faire mieux avec une machine.''

AP : http://fr.news.yahoo.com/010704/5/1fkt7.html

BBC : http://news.bbc.co.uk/hi/english/health/default.stm

(Vidéo en real player)

NYT : http://www.nytimes.com/2001/07/05/health/05XHEA.html

NYT :

http://www.nytimes.com/images/2001/07/03/national/010704-nat-HEART.gif.html

(Photos et schémas explicatifs)

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