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La hausse du prix du pétrole relance les énergies renouvelables

La "chasse au gaspi" prônée par le gouvernement pour contrer la hausse des prix du pétrole encourage le développement des énergies renouvelables, dont la matière première, contrairement au pétrole brut, n'est ni précieuse ni limitée. La promotion des énergies renouvelables est, en soi, une "chasse au gaspi", juge le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), André Antolini : "un chauffe-eau solaire, par exemple, économise deux tonnes de gaz carbonique, soit le volume de ce qu'une voiture émet pendant un an", argumente-t-il. Avec la hausse du prix du pétrole, les énergies fossiles perdent leur compétitivité au profit des énergies de sources renouvelables, comme l'éolien ou le bois, souligne Virginie Schwartz, directrice Energies à l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME). Jusqu'à présent, les énergies renouvelables étaient pénalisées par leur coût technologique élevé. Pour répondre à la croissance de la demande d'électricité, le moyen aujourd'hui le plus utilisé consiste à faire fonctionner les turbines à gaz à cycle combiné. Mais en prenant en compte leurs coûts externes, c'est-à-dire les taxes liées au pétrole et les émissions de gaz à effet de serre, le prix du kilowatt/heure de source fossile est le même que celui d'origine éolienne. Avec un baril de brut à 50 dollars, le mégawatt/heure issu des turbines à gaz à cycle combiné est monté à 70 euros, contre 55 euros auparavant, favorisant soudain l'éolien. "En termes économiques, la question de l'éolien se pose d'autant moins que les énergies éoliennes n'ont pas de coût de combustible, donc elles ne sont pas soumises à des phénomènes de volatilité ni de rareté de la matière première", argumente M. Antolini. Contrairement au pétrole, dont les réserves ne sont pas inépuisables, ce qui entraîne des pressions sur les prix, l'éolien permet de s'engager pour 15 ou 20 ans avec la garantie d'un tarif stable. Sans prétendre bouleverser le bouquet énergétique de la France, le SER souligne cependant qu'avec un baril à 50 dollars, le chauffage au bois devient de plus en plus compétitif par rapport au chauffage au fioul, issu du pétrole. De plus, les habitations de plus de deux ans vont bénéficier d'un crédit d'impôt de 40 % pour le coût de l'équipement d'un chauffage à bois, applicable à partir du 1er janvier 2005. "Le maintien d'un baril très élevé joue dans le bon sens : il est en train de modifier les perspectives de long terme des décideurs, à la fois pour la maîtrise de l'énergie et pour la promotion des énergies renouvelables", juge Virginie Schwarz. En France, le parc d'éoliennes ne représente que 240 mégawatts, au dixième rang des pays européens. Selon une directive européenne, les énergies renouvelables devront passer de 16 % à 21 % à l'horizon 2010. Pour les énergies thermiques de source renouvelable, il est prévu que la France augmente sa consommation de 50 %, à 16,5 millions de tonnes équivalent pétrole. Les biocarburants constituent aujourd'hui une "piste intéressante pour l'avenir", d'autant que les transports sont le secteur où la dépendance au pétrole est la plus marquée, relève l'ADEME. Quant au photovoltaïque, peu développé en France par rapport à des pays voisins comme l'Espagne, il existe un potentiel d'intégration aux bâtiments, estime l'agence.

AFP : http://fr.news.yahoo.com/041019/202/43tut.html

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