RTFlash

La hausse du niveau des mers pourrait dépasser un mètre d'ici à 2100

La hausse du niveau des mers pourrait dépasser un mètre d'ici à la fin du siècle, ont mis en garde à Copenhague des scientifiques, soulignant l'absolue nécessité d'aboutir à un accord international sur le climat dans neuf mois dans la capitale danoise. Sur cette problématique cruciale, qui pourrait rayer de la carte nombre d'Etats insulaires et contraindre des dizaines de millions de personnes à l'exil, les évaluations du groupe des experts mondiaux du climat (Giec) sont en-deçà de la réalité, ont estimé plusieurs d'entre eux. "Je pense que la hausse du niveau des mers pourrait dépasser un mètre d'ici à 2100 si nous continuons sur notre rythme d'émission (de gaz à effet de serre)", a déclaré Stefan Rahmstorf, de l'Institut de recherche de Potsdam (Allemagne) sur le climat, présentant les résultats de sa dernière étude.

"Quand nous appliquons les différents scénarios d'évolution de température du Giec, nous arrivons à une fourchette de hausse du niveau de la mer en 2100 qui va de 75 cm à 190 cm", a-t-il expliqué. Dans son dernier rapport, publié en 2007, le Giec tablait sur une élévation du niveau des mers allant de 18 à 59 cm d'ici à 2100, tout en prenant soin de préciser que cette évaluation ne prenait pas en compte le comportement futur des calottes glaciaires de l'Antarctique et du Groenland. Or, plusieurs études récentes ont mis en lumière des évolutions significatives sur ce point.

"La vision traditionnelle était que les calottes glaciaires évoluent de manière très très lente sur des centaines ou des milliers d'années, or les choses qu'on voit en ce moment sont beaucoup plus rapides", a expliqué Eric Rignot, professeur à l'UC Irvine, en Californie. "Si cette tendance se poursuit, nous assisterons probablement à une hausse du niveau de la mer d'un mètre ou plus d'ici à 2100", a-t-il jugé, soulignant que les modèles classiques avaient sous-estimé le rôle de "l'écoulement des glaces" vers la mer par rapport à la "simple fonte". Nombre de scientifiques rassemblés à Copenhague ont par ailleurs rappelé que la fin du siècle était simplement une date de référence mais qu'elle ne marquerait en aucun cas un inversement de tendance.

"Nous sommes en train d'enclencher des processus qui entraîneront une hausse des océans pour les siècles à venir", a martelé Stefan Rahmstorf. D'après John Ashton, représentant spécial sur le changement climatique pour le Royaume Uni, le monde a besoin d'un "sens de l'urgence beaucoup plus fort" sur cette question. "Si vous regardez la part de la production chinoise qui est faite sur des basses terres le long de la côte Est, une montée du niveau de la mer d'un ou deux mètres serait une catastrophe absolue. Et ce qui est catastrophique pour la Chine est catastrophique pour le monde". "Le monde a très très peu de temps", est de son côté venu rappeler à la tribune l'Indien Rajendra Pachauri, président du Giec, organisation qui a reçu le Prix Nobel de la Paix en 2007.

En décembre, la communauté internationale se réunira à Copenhague pour tenter de donner une suite au protocole de Kyoto et trouver un accord mondial sur les réductions des émissions de gaz à effet de serre au-delà de 2012. A moyen terme, l'objectif affiché est d'aboutir à une diminution d'au moins 50 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre d'ici à 2050, soit une réduction d'au moins 80 % de la part des pays riches.

AFP

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

    Recommander cet article :

    back-to-top