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La grippe, prochaine arme bioterroriste ?

"Il est probable que la grippe soit utilisée comme une arme biologique. C'est juste une question de technologie. Si cela est difficile maintenant, ce sera plus facile dans six mois et beaucoup plus facile dans un an". Ces propos qui font froid dans le dos ont été tenus par le professeur Mohammed Madjid. Le chercheur et ses collègues du Centre des sciences de la santé à l'université du Texas ont écrit au Journal of the Royal society of medicine pour tirer la sonnette d'alarme : une fois le séquençage du génome de la grippe connu, des scientifiques peu scrupuleux pourraient s'en servir comme une arme redoutable, encore plus dangereuse que la variole ou la maladie du charbon (anthrax). Le virus est si répandu qu'il est très facile à "capturer", avancent les scientifiques. Or, la maladie est également si commune que les experts mettraient beaucoup de temps à établir qu'il s'agit d'une épidémie "non naturelle". Par ailleurs, en cas d'épidémie, la grippe est très difficile à éradiquer : d'une part, parce que sa période d'incubation est courte, ce qui complique les dispositifs de vaccination ; d'autre part, parce que les oiseaux, les rats et les cochons peuvent être également porteurs du virus. Résultat : la grippe qui tue chaque année 20.000 personnes aux Etats-Unis pourrait causer quatre fois plus de victimes, notamment du fait du lien qui existe entre la maladie et les crises cardiaques, lien sur lequel ont travaillé les chercheurs texans. D'où leur appel à renforcer les réseaux de surveillance, les programmes d'immunisation et la sécurité des laboratoires ainsi qu'à développer des vaccins. A l'origine de ces craintes, le séquençage du virus de la grippe de 1918, qui a tué entre 20 et 40 millions de personnes, que mènent parallèlement une équipe britannique et une équipe américaine. Un séquençage qui sera terminé dans deux ans. Pour autant, le professeur John Oxford, qui dirige les travaux britanniques, "ne pense pas" que la grippe pourrait être aujourd'hui utilisée à des fins bioterroristes. "Il faudrait beaucoup d'expertise et des équipes énormes" pour accroître la virulence du virus, a-t-il précisé. On espère qu'il ne se trompe pas.

BBC : http://news.bbc.co.uk/1/hi/health/3031488.stm

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