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La grippe peut aussi attaquer le cerveau…

Une étude réalisée par des chercheurs à l’Université technique de Brunswick a montré chez la souris que certains virus influenza A (H3N2 et H7N7 mais non H1N1) peuvent déclencher une neuroinflammation prolongée, associée à une perte de connectivité neuronale hippocampique et à des troubles de la mémoire. Ces effets sont plus sévères avec l’H7N7 neurotrope.

On savait déjà que des virus grippaux de type A, qui sont neurotropes, peuvent entrer dans le cerveau et s’y répliquer. On sait maintenant qu’une stimulation immune périphérique peut affecter le cerveau par le biais d’une activation secondaire de la microglie, les macrophages du cerveau. Or l’hippocampe, région cérébrale clé pour l’apprentissage et la mémoire, est particulièrement sensible à la neuro-inflammation. Des études chez la souris ont montré que, à la phase aiguë de la grippe, la neuro-inflammation peut entraîner des anomalies morphologiques des neurones de l’hippocampe, anomalies qui sont associées à des déficits cognitifs. Mais jusqu’ici, les effets à long terme n’avaient pas encore été étudiés.

Cette étude apporte  la preuve que la neuro-inflammation induite par l’infection grippale de type A peut entraîner, selon les virus, des altérations prolongées de la connectivité neuronale, encore décelables plusieurs mois après l’infection, et des troubles de la mémoire chez les souris adultes.

Les chercheurs ont constaté que le virus H1N1 (non neurotrope) n’affecte pas la mémoire ni la morphologie des neurones au-delà de la phase aiguë. Par contraste, une infection par le virus H3N2 (non neurotrope), ou par le virus H7N7 (neurotrope), déclenche une activation prolongée de la microglie, une perte des synapses dans l’hippocampe, qui est importante un mois après l’infection et ne revient à la normale que 3 mois après, et des troubles de la mémoire spatiale. En outre, ces effets sont plus importants avec le virus H7N7 neurotrope.

Ces recherches montrent donc qu'une infection grippale chez l’homme pourrait non seulement entraîner des réponses aiguës dans les organes infectés, mais aussi déclencher une neuro-inflammation associée à des altérations chronique dans le système nerveux central. Ces recherches suggèrent enfin qu'une infection grippale sévère chez les sujets âgés pourrait représenter un facteur de risque pour les maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer, lesquelles sont influencées en partie par une réponse inflammatoire importante du cerveau.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

JNeurosci

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