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Grenelle de l'environnement : consensus pour du concret

Le Grenelle de l'environnement, lancé par le ministre de l'environnement et du développement durable, Jean-Louis Borloo, le 6 juillet dernier, a franchi jeudi 27 septembre, une étape cruciale, avec la remise de leurs conclusions par les six groupes de travail constitués (climat, biodiversité, environnement et santé, agriculture, démocratie écologique, économie).

Le processus entrera fin octobre dans sa phase finale, avec la tenue d'une table ronde entre ONG écologistes, syndicats, patronat, collectivités locales et gouvernement. L'ambition de cette vaste négociation : trouver un consensus sur une quinzaine de mesures qui permettent à la France de relever le défi du réchauffement climatique et de jeter les bases d'un développement durable.

Le gouvernement s'est fixé pour horizon de diviser par quatre, d'ici 2050, les émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. Avec une première étape en 2020 devant aboutir à une baisse de 20 %, conformément aux engagements pris par l'ensemble des pays de l'Union européenne. Les climatologues sont formels : il faut absolument empêcher les températures moyennes de grimper de plus de 2 %, seuil au-delà duquel l'emballement des mécanismes climatiques deviendraient, selon eux, difficile à maîtriser.

Voici quelques-unes des pistes proposées pour " refroidir " la planète.

-Construire des logements " autosuffisants " en énergie d'ici 2020. Le bâtiment est à l'origine de 40 % de l'énergie consommée chaque année et de 25 % des émissions de CO2. A côté d'un vaste plan de rénovation et d'isolation des bâtiments anciens, le Grenelle devrait plaider pour la construction de maisons autosuffisantes, grâce à l'utilisation des matériaux et des technologies les plus performantes. La France est en retard sur ses voisins dans cette filière, notamment par rapport à l'Allemagne qui, depuis plusieurs années, a adopté une norme pour distinguer les passivhaus - " maisons passives ", dont le besoin annuel est inférieur à 50 kWh/m2 pour satisfaire les besoins en chauffage, électricité... Actuellement, la consommation moyenne d'un logement est de 240 KWh/m2/an en France. Mais ces maisons à haute performance environnementale entraînent un surcoût évalué à environ 15 % par rapport à une maison traditionnelle. Sans coup de pouce de l'Etat, et des banques, par exemple sous la forme de prêt à taux zéro, il sera difficile de convaincre les Français de s'engager dans cette nouvelle voie.

-Rouler propre et moins vite. Le transport routier est le deuxième secteur à émettre le plus de gaz à effet de serre. Pour inciter les ménages à s'équiper de voitures propres, une vignette annuelle pourrait être instaurée, assortie d'un bonus-malus calculé sur le volume d'émissions en CO2. En achetant un véhicule propre (les émissions doivent être inférieures à 120 g de CO2 par kilomètre), l'acquéreur recevrait plusieurs centaines d'euros de bonus chaque année. A l'inverse, les automobilistes indifférents à cette nouvelle norme seraient soumis à contribution. Une réduction de 10 km/h de la vitesse maximale autorisée sur toutes les routes et autoroutes est aussi à l'étude.

-Mettre les camions sur le train. Nicolas Sarkozy a déjà fixé comme objectif d'augmenter d'un quart le fret ferroviaire mais l'on pourrait aller plus loin en donnant la priorité au ferroutage c'est à dire au transport des camions sur le rail, dont l'une des déclinaisons passe par la création d'autoroutes ferroviaires. Il n'existe à ce jour que deux lignes : une de 175 kilomètres à travers les Alpes pour relier l'Italie, l'autre de 1000 kilomètres entre le Luxembourg et Perpignan, inaugurée début septembre. Le Grenelle pourrait aussi déboucher sur l'instauration d'une éco-redevance sur les poids lourds. Elle serait assise sur le nombre de kilomètres parcourus, le tonnage des véhicules et leur volume d'émissions.

-Taxer le transport aérien. Jusqu'à présent l'aéronautique est le seul secteur des transports dont le carburant, le kérosène ne soit pas taxé. Il n'est pas davantage soumis au système de quotas d'émission auquel doivent se plier d'autres secteurs industriels dans le cadre du protocole de Kyoto, à la réduction des gaz à effet de serre. Le principe d'une taxation sur les vols domestiques fait consensus au sein des participants au Grenelle de l'environnement.

LM

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