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Greffe : première transplantation d'un utérus réussie

Une première mondiale. Les médecins de l'hôpital universitaire Akdeniz, à Antalya en Turquie, ont indiqué qu'ils avaient réussi une transplantation d'utérus au mois d'août. Alors qu'une première tentative de transplantation a eu lieu en Arabie Saoudite en 2009, celle-ci est cependant considérée comme une première mondiale. C'est en effet la première fois que cet organe est prélevé du corps d'une femme décédée pour être greffé à une patiente. Comme près de 5.000 femmes à travers le monde, Derya Sert est venue au monde dépourvue d'utérus. Agée de 21 ans, cette jeune femme – qui se repose après son opération – a désormais une chance de pouvoir porter un enfant. A condition toutefois que la greffon ne soit pas rejeté.

Si ce genre d'opération demeure toujours très délicat, l'équipe – composée de huit médecins et de sept soignants - qui a effectué cette transplantation a bon espoir qu'elle réussisse. Alors que la première transplantation réalisée en Arabie Saoudite s'était soldée par un échec, Münire Erman Akar, une gynécologue de l'équipe a estimé que « lors de cette opération, la veine était trop courte pour l'anastomose (jonction) et l'utérus n'était pas très bien assisté ». Des propos partagés par l'un de ses équipiers, le chirurgien Ömer Özkan pour qui « c'était un handicap d'avoir affaire à une donneuse vivante ».

Ainsi, le fait que l'organe ait été prélevé sur une donneuse décédée a permis aux médecins de pouvoir prélever davantage de tissus et des vaisseaux sanguins plus longs. Le greffon a donc plus de chance de tenir que lors de la précédente greffe de ce type. D'autant que de nouveaux médicaments censés prévenir un rejet ont fait leur apparition au cours de ces deux dernières années.

Fort de cette opération, le docteur Özkan a par ailleurs souligné que « pour le moment, nous sommes satisfaits de constater que le tissu est vivant ». D'après lui, il faudra toutefois que Derya Sert attende six mois avant que des embryons soient implantés dans son utérus. Le docteur Akar a cependant prévenu qu' « il y a de nombreux risques, tels que la formation d'anomalies congénitales à cause des immunosuppresseurs, et aussi des risques de travail avant terme, ou de retard de croissance intra utérine ».

France Soir

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