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Les grands studios de cinéma adoptent une même norme numérique

Les plus grands studios de cinéma de Hollywood se sont mis d'accord sur une norme commune pour la projection numérique de films en salles, ce qui pourrait signer à terme la fin de la bonne vieille pellicule de 35 mm. Digital Cinema Initiatives (DCI), une société en participation croisée des principaux studios de cinéma américains, a annoncé qu'elle avait établi une norme numérique commune destiné aux fabricants de matériels de projection. "Nous avons désormais une norme unifiée qui permettra aux fabricants de créer des matériels utilisables dans tout les Etats-Unis et, nous l'espérons, dans le monde entier", a déclaré Walt Ordway, responsable de la technologie au sein de DCI. DCI a été créée en mars 2002 par les studios Disney, Fox, Paramount, Sony Pictures Entertainment, Universal et Warner Bros., les six entreprises de cinéma américaines les plus puissantes, surnommées les "majors".

Tous ces studios ont immédiatement salué la percée que représente cet accord, qui signifie sans doute à long terme la fin des séculaires pellicules de 35 mm et à court terme la projection de films d'une qualité technique sans faille, même après des dizaines de séances. "Alléluia, il était temps !", a ainsi réagi le metteur en scène Robert Zemeckis, auteur de la série "Retour vers le futur" et dont le film "Polar Express" avait été filmé en format numérique en 2004. Un écueil de taille subsiste encore sur le chemin du succès du cinéma numérique, les studios et les exploitants de salles ne s'étant pas encore mis d'accord pour savoir qui financera le coûteux remplacement des projecteurs classiques par des appareils numériques dernier cri. "Ces spécifications devraient permettre de fournir un socle commun afin de développer les innovations et d'encourager les acteurs du marché qui auraient été réticents à investir dans une technologie peut-être non viable", s'est toutefois félicité M. Ordway.

Au fur et à mesure que le marché s'agrandira, le prix des équipements et de leur installation diminuera au point que "ce problème (du coût) n'en sera plus un", a-t-il ajouté. Des responsables des "majors" ont par ailleurs annoncé qu'ils avaient l'intention de sortir rapidement des films en format numérique. "Avec ce format essentiel désormais mis en place, nous prévoyons de diffuser ces films en deux formats d'ici à la fin de l'année 2005 : 35 mm et DCI", a indiqué le responsable de la distribution chez Warner Bros., Dan Fellman.

Les nouveaux standards, qui couvrent une résolution de "2000" à "4000" lignes afin de mesurer la finesse de l'image, présentent des spécifications particulières en matière de compression numérique, de protection contre la copie pirate et de conditionnement. Si les bobines de films se détériorent chaque fois qu'elles sont manipulées, avec le nouveau système de diffusion numérique, même après cent passages, l'image du film reste nette et contrastée. En outre, les réalisateurs travaillent sur des films utilisant des technologies en trois dimensions qui devraient améliorer les scènes d'actions. Pour les studios, le cinéma numérique devrait abaisser les coûts de distribution des films puisqu'il ne sera plus nécessaire de vendre à chaque salle des bobines de films. Les films seront transmis par fichiers informatiques via le satellite ou le câble.

Selon des experts, ce nouveau format aidera Hollywood, qui lutte actuellement pour reconquérir l'affection du public aux Etats-Unis, à se mesurer à d'autres médias comme les DVD et l'internet en améliorant la qualité visuelle de ses films. "Aller au cinéma reste une expérience unique, mais pour continuer à attirer un public important, les salles doivent dépasser les médias concurrents", a remarqué Charles Swartz, du Centre de la technologie du divertissement de l'Université de Californie du sud à Los Angeles. John Fithian, président de l'Organisation nationale des propriétaires de salles de cinéma, a décrit pour sa part l'établissement de la norme comme "une étape importante pour faire passer le cinéma numérique dans la réalité".

Cette avancée technologique a également été saluée par deux poids lourds de l'industrie cinématographique américaine, George Lucas et Rick McCallum, pionniers de la projection numérique avec "Star Wars : Episode II, l'attaque des clones" en 2002. Cette décision marque "un pas de géant pour ceux d'entre nous qui créent des films et peut-être plus important, pour tous ceux qui les voient", ont-ils affirmé dans un communiqué commun.

Reuters

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