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La fonte des glaces dans l'Arctique inquiète la Nasa

La fonte de la couche de glace permanente dans l'océan Arctique en raison du réchauffement climatique a pris un caractère inquiétant, a averti jeudi la Nasa, après avoir procédé à des observations par satellite."Cela se passe en ce moment. Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre longtemps pour trouver des solutions technologiques", a déclaré David Rind, de l'institut d'études spatiales Goddard de la Nasa à New York, lors d'une conférence de presse à Washington. Le satellite ICESat a été lancé l'an dernier pour étudier en particulier, l'épaisseur de la couche de glace dans l'Arctique et l'Antarctique.Grâce aux observations réalisées avec ce satellite, la Nasa a constaté que "l'Arctique a perdu environ 10% de sa couche de glace permanente tous les dix ans depuis 1980. L'étendue de la couche de glace de l'Arctique qui reste gelée toute l'année a atteint les niveaux les plus bas en 2002 et 2003", selon Josefino Comiso, chercheur à l'agence spatiale américaine. La couche de glace s'épaissit en hiver et fond en partie quand le soleil revient au printemps et à l'été. La glace qui ne fond jamais, même lors des plus fortes chaleurs de l'été, est appelée la couche de glace permanente. Les océans et les terres environnantes dans la région arctique se sont réchauffés de 2 degrés Fahrenheit (environ 1 degré Celsius) au cours de la dernière décennie, a constaté le chercheur. La fonte de la couche de glace permanente dans l'océan Arctique se transforme alors en cercle vicieux. L'océan en pleine eau absorbe davantage l'énergie du soleil que la glace, qui a un pouvoir réfléchissant, ce qui entraîne le réchauffement de l'eau, qui provoque la fonte des glaces, qui entraîne l'agrandissement de l'océan en pleine eau, selon M. Comiso. Ce réchauffement de l'océan Arctique a eu récemment des conséquences spectaculaires. En septembre, des chercheurs américains et canadiens ont annoncé que la plus importante plate-forme glaciaire de la région arctique, vieille de plus de 3.000 ans, s'était rompue entre 2000 et 2002, une conséquence selon eux du réchauffement climatique à long terme. "Des petits changements concernant la glace pourraient avoir de grandes conséquences sur le cycle de l'eau et finalement sur le climat", selon la Nasa. Les changements dans l'océan Arctique peuvent ainsi affecter les courants océaniques, entraînant des modifications dans la répartition des poissons, et les courants atmosphériques, avec des effets sur les précipitations. Ils peuvent aussi entraîner l'augmentation du niveau de la mer, avec des conséquences dramatiques pour des pays à très basse altitude, comme le Bangladesh. L'aggravation du rétrécissement de la couche de glace permanente peut en revanche faciliter le trafic des navires dans l'océan Arctique. "Le commerce entre l'est de l'Asie, l'Europe et l'Amérique du nord serait plus facile", estime David Rind. La vie des populations indigènes, elle, serait perturbée. "Les populations qui vivent de la pêche en se servant de la couche de glace comme d'une plateforme seront touchées", affirme Michael Steele, océanographe à l'Université Washington à Seattle. Les chercheurs sont donc inquiets. "L'Arctique est en train de changer rapidement. Ce qui doit nous inquiéter, c'est que cela se passe maintenant et que nous allons devoir nous adapter à ce changement", a estimé Mark Serreze, chercheur à l'Université du Colorado lors de la conférence de presse. Selon lui, les responsabilités sont claires: "le réchauffement climatique est probablement en partie dû à des variations naturelles du climat. Mais les spécialistes considèrent qu'une partie de ce réchauffement est dû à l'activité humaine".

NASA :

http://www.nasa.gov/vision/earth/environment/Arctic_Warming_ESU.html

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