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Le fonctionnement du cerveau modifié par les smartphones !
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Jean-Philippe Lachaux, directeur de recherche au Centre de recherche en neurosciences de Lyon, explique comment l’usage des smartphones modifie notre cerveau. Ce spécialiste part du constant que les smartphones « détournent régulièrement notre attention du moment présent pour la plonger dans un monde d'informations abstraites ». Ce comportement serait dû à la stimulation du « circuit de récompense du cerveau » qui « joue un rôle central dans la motivation et le plaisir et dans les phénomènes d'addiction ». C’est par exemple ce système qui nous pousse à boire quand nous avons soif.
Il a ainsi été démontré que certains neurones réagissent de la même manière à la perspective d’obtenir une information importante véhiculée par les e-mails ou les SMS. Il est toutefois trop tôt pour savoir si les smartphones ont « des effets durables sur l'organisation fonctionnelle du cerveau » comme « l'apparition de zones dédiées à leur usage ». Il est en revanche certain qu’ils le mettent dans une « situation permanente de multitâche pour laquelle il n'est pas forcément conçu ».
Chaque situation dans laquelle on se trouve est donc désormais perturbée par l’usage de nos smartphones. Notre cerveau doit donc « apprendre à définir une hiérarchie dans ses priorités, auparavant imposée par le contexte unique dans lequel nous nous trouvions à chaque moment ». En vacances au bord d’une piscine, on peut ainsi penser à son collègue de bureau qui vient de nous envoyer un mail. « Cet effet de sélection conduit à un appauvrissement de notre expérience sensorielle », explique Jean-Philippe Lachaux. Dans les moments « en creux » de notre journée, notre cerveau n’est alors plus disponible pour les « phases d'écoute et de réceptivité accrue à ce qui nous entoure, ou à ce que nous ressentons ».
Le chercheur ne jette pas pour autant la pierre à la technologie, mais plutôt aux usages que l’on en fait. Il faut être « conscients de la charge qu'ils font peser sur nos capacités attentionnelles ». Et de conclure par une plaidoirie en faveur de l’éducation : « dans cet univers de multitâche permanent, ce bon usage ne va plus de soi et il est peut-être temps d'envisager une véritable éducation de l'attention, notamment en milieu scolaire, qui prépare dès l'enfance à la vie connectée ».
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- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
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