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Fin des décharges : la France en retard

Depuis le 1er juillet, plus aucun déchet non valorisé ne devrait arriver dans les décharges. Mais la France n'est pas à l'heure dans le traitement des déchets. Un retard reconnu récemment par Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de l'Environnement et du Développement durable. Le rendez-vous a pourtant été pris avec la loi de 1992, qui a révisé celle de 1975, inspirée par l'Europe inquiète de l'énormité de la montagne d'immondices. Les Quinze en produisent deux milliards de tonnes par an, déchets industriels compris. Un Européen jette chaque jour un kilo d'ordures ménagères. Le retard s'explique en partie parce qu'on a fait fausse route. On a misé pendant des années sur l'incinération, pour faire disparaître carrément les déchets, en produisant de l'énergie. Mais au bout de quelques années, on a découvert que l'incinération produisait dioxine et métaux lourds. Depuis quelques années, la stratégie est plus large. On donne la priorité à la valorisation matière, à la valorisation de la fraction fermentescible, les biodéchets, les déchets verts ou les épluchures, l'incinération n'étant qu'une solution parmi d'autres. Les conseils généraux ont été priés d'établir des plans départementaux, qui sont plutôt en retard eux aussi. Pourtant, dans l'ensemble, le traitement à la française a progressé. La population trieuse, grâce à la collecte de moyens financiers réalisée par Eco Emballages, est passée en dix ans de 0,5 à 40 millions d'habitants. Le ménage a bel et bien commencé, d'abord dans les décharges qui se consumaient lentement au bord des départementales. Parmi les centaines de décharges " vivantes ", environ six cents en Rhône-Alpes ne reçoivent plus que des déchets inertes, qui résultent des activités du bâtiment et des travaux publics, et, trois à quatre cents sont déjà closes. En tout, dans la région, il faudra quand même encore passer d'une centaine de décharges encore actives, à 15 et 25 sites dans lesquels les déchets ultimes pourront être enfouis. Du côté des incinérateurs, un sérieux tri a été opéré. Les plus petits, difficiles à mettre aux normes, ont été fermés et, les sites nouveaux étant rares, les investissements ont été réalisés sur des installations existantes comme à Rillieux ou Villefranche-sur-Saône, dans le Rhône. La valorisation matière, appuyée sur une collecte des emballages ménagers qui se généralise, est engagée. Le papier-carton se recycle bien, comme le verre ou les métaux, le recyclage des plastiques étant plus onéreux que leur incinération. La valorisation sous forme de compost est celle qui présente la plus large marge de progression. Pour le moment, seuls 2 % des déchets organiques, la fraction fermentescible des ordures ménagères, sont valorisés sous forme de compost, alors qu'ils représentent 35 % des tonnages. Au delà du compostage individuel, seulement possible en habitat individuel, le compostage collectif des ordures se met doucement en place. L'agriculture et l'agro-alimentaire ne valorisent pas assez leur déchets. Et l'agriculture n'absorbe pas assez de compost ou de fertilisants issus des boues des stations d'épuration. Les agriculteurs, sous pression de consommateurs qui veulent une sécurité maximale, refusent des engrais qui contiennent trop de métaux lourds. En Haute-Loire, on ne sait donc que faire des 125 kilos de boues générées par chaque habitant à la sortie des stations d'épuration. C'est en septembre que la ministre de l'Environnement a promis de donner une nouvelle définition des déchets ultimes, après concertation avec les élus, le monde de l'entreprise, l'administration. " France Nature Environnement ", qui fédère de nombreuses associations, veut qu'on aille vite plus loin, en suggérant même une redevance proportionnelle au volume de déchets produits.

Progres : http://www.leprogres.fr/infodujour/france_Monde/index.html

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