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Faut-il manger moins gras pour vivre plus longtemps ?

Alors que 47 millions d'Américains souffrent d'affections liées à l'obésité, les résultats d'une étude dirigée par la Harvard Medical School et menée par des chercheurs du Joslin Diabetes Center de Boston remettent en cause les hypothèses sur le lien existant entre la minceur et la longévité chez l'homme. Précédemment, les chercheurs avaient établi que la réduction de la consommation en calories chez les animaux entraînait un accroissement de leur longévité. Néanmoins, les avis des chercheurs quant aux mécanismes impliqués restent partagés. Une réduction de l'activité métabolique serait-elle à l'origine d'une production moins élevée de radicaux libres qui endommagent les cellules ? Les résultats de l'étude du Joslin Diabetes Center publiée dans Science indiqueraient plutôt que le bénéfice en longévité est imputable à moins de matières grasses dans l'organisme, plutôt qu'à une réduction stricte du nombre de calories consommées. Matthias Blüther (Harvard Medical School) et ses confrères ont créé une lignée de souris dépourvues de récepteurs d'insuline dans leurs cellules adipeuses. Ils publient leurs résultats dans le dernier numéro de la revue Science. Lorsqu'elles suivent un régime alimentaire normal, ses souris nommées FIRKO (fat-specific insulin receptor knockout) ont une masse graisseuse réduite et ont une espérance de vie allongée de 130 jours, soit 18 % de plus que des souris de type sauvage. Selon les auteurs, « une restriction de la masse grasse sans restriction calorique peut être associée à une augmentation de la longévité chez les souris, vraisemblablement par des effets sur la voie de signalisation de l'insuline ». Pour cette étude, les chercheurs ont limité la capacité des souris à stocker les graisses en modifiant certains de leurs récepteurs, mais leur ont permis de manger normalement. Les souris sont restées en bonne santé, ne présentant aucune trace de diabète. En revanche, le poids de ces animaux était 25 % moins élevé que celui du groupe de contrôle et leur masse de gras corporel inférieure de 70 %. Ces résultats sont à rapprocher de ceux d'une autre étude américaine évoquée dans @RTFlash 227 (voir "Une souris génétiquement modifiée a atteint la longévité record"). Dans cette expérience, réalisée par l'Université de l'Illinois, une souris naine génétiquement modifiée afin de ne plus répondre à l'hormone de croissance était parvenue à atteindre la longévité record de quatre ans et onze mois, ce qui correspond à 200 de nos années. Ces résultats éclairent d'une lumière nouvelle les liens complexes entre apport calorique, répartition des sucres et des graisses dans l'alimentation et longévité.

Harvard Medical School :

http://www.joslin.harvard.edu/news/FirkoMouseStudy01.shtml

Science du 24-01-2003 :

http://www.sciencemag.org/cgi/content/abstract/299/5606/572

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