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La fatigue des adolescents peut être guérie par Internet

Souvent accusé de bien des maux Internet peut aussi avoir quelques vertus thérapeutiques. C’est ce que démontre une étude qui vient d’être publiée sur le site de l’hebdomadaire médical britannique The Lancet. Ce travail concerne le syndrome de fatigue chronique. On désigne ainsi une entité pathologique d’origine récente, de plus en plus fréquente et aux origines toujours fort mal connues.

Comme l’indique son nom, elle se caractérise par une fatigue soit persistante et récidivante, résistante au repos, évoluant depuis au moins six mois et imposant à la personne qui en souffre une réduction des activités. Le sommeil n’est pas réparateur. On observe aussi souvent, associée à cette asthénie, un cortège de symptômes variés comme des troubles de la mémoire ou de la concentration, des douleurs musculaires et/ou articulaires, des maux de tête, etc.

Chez les adolescents, ce syndrome est à l’origine d’absences scolaires récurrentes et prolongées.

Les auteurs du Lancet estiment que la thérapie comportementale a dans ce domaine apporté les preuves de son efficacité, mais que ses limites tiennent à l’absence de praticiens spécialisés. D’où l’intérêt potentiel de développer des consultations sur Internet. La nouveauté vient aujourd’hui d’une équipe dirigée par le Docteur Sanne Nijhof et le Professeur Elise M van de Putte (Centre médical universitaire d’Utrecht, Pays-Bas). Les médecins ont pris en charge un groupe de 135 adolescents souffrant de ce syndrome depuis au moins deux ans.

Ils ont, en tirant au sort, constitué deux groupes. Dans le premier les adolescents fatigués ont reçu une thérapie comportementale individuelle et collective habituellement proposée dans cette situation. Ceux du second groupe ont bénéficié d’un nouveau programme dénommé Fitnet développé par l’université d’Utrecht.

Il s’agit là d’un programme thérapeutique original basé sur Internet. Il est fondé sur des protocoles existants de thérapie cognitivo-comportementale et a été spécifiquement élaboré pour les adolescents souffrant de ce syndrome et leurs parents. Un thérapeute spécialisé apporte ici un soutien via des consultations régulières assurées par échange de courriers électroniques.

Dans les deux groupes, des questionnaires standardisés ont été utilisés pour évaluer la fatigue, le fonctionnement physique et l'auto-évaluation de l’amélioration de l’état de santé. Parallèlement, la fréquentation scolaire était enregistrée de manière objective.

Au bout de six mois, il est apparu que la proportion des adolescents ayant vu leurs symptômes s’estomper de manière significative était nettement plus importante dans le second groupe que dans le premier (85 % contre 27 %). Des différences notables ont aussi été notées pour ce qui était des performances physiques (78 % contre 2 0%). Il en a été de même pour l’amélioration de la réduction de l’absentéisme scolaire (75 % contre 16 %).

Ces progrès étaient toujours observés à douze mois. Il semble donc bien que l’efficacité du traitement soit due à la médiation de la thérapeutique par Internet. «La démonstration définitive, concluent les auteurs, sera apportée par les résultats d’essais cliniques conduits sur de plus larges échelles.»

Pour les Professeurs Peter Barts (Queen Mary University of London) et Trudie Chalder King’s College London), ces auteurs devraient être chaleureusement félicités pour avoir démontré qu’il est possible d’administrer par d’autres voies, nettement plus souples, une thérapeutique qui avait déjà fait ses preuves dans le cadre d’une relation traditionnelle, de visu. Rien désormais n’interdit de penser que cette méthode puisse être proposée avec succès dans la prise en charge d’autres affections.

Slate

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