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Faire vieillir les cellules pré-cancéreuses pour les empêcher de proliférer

Le corps disposerait d'un moyen jusque là méconnu pour se défendre contre la formation de cancers, la condamnation au vieillissement des cellules pré-cancéreuses, les empêchant ainsi de proliférer, selon des études publiées dans la revue britannique Nature suggérant de nouvelles pistes thérapeutiques. Ce phénomène de rabougrissement, observé sur des cultures de cellules, restait controversé, mais plusieurs études viennent de l'explorer in vivo notamment dans le cas de l'évolution du cancer de la prostate, au deuxième rang des causes de décès par cancer chez les hommes aux USA.

Une version cellulaire de la condamnation à mort, l'apoptose, est un mécanisme bien établi de défense contre le cancer. Déclencher un processus de vieillissement ou sénescence des cellules parait être un moyen supplémentaire de contre attaque de l'organisme. Le cancer de la prostate est lié à des modifications (une altération, la perte d'une copie du gène...) de gènes suppresseurs de tumeur, dont le p53 et le Pten. Il manque ainsi une copie du gène Pten dans jusqu'à 70 % des cas de cancers de la prostate et le gène P53 est absent dans un plus grand nombre de cas encore, selon l'équipe de Pier Paolo Pandolfi du Memorial Sloan-Kettering Cancer Center (New York), qui a notamment travaillé sur des souris transgéniques présentant des anomalies génétiques comparables.

Les chercheurs ont suivi une cohorte de 128 souris mâles normales ou présentant des altérations génétiques concernant ces deux gènes. Leurs prostates ont été contrôlées par imagerie par résonance magnétique (IRM). Les rongeurs normaux et ceux privé de p53 n'avaient pas de tumeurs au bout de six mois. Ceux dépourvus de gène Pten avaient une petite tumeur confinée à la prostate. En revanche, les rongeurs dépourvus des deux gènes ont développé d'importantes tumeurs ayant provoqué leur mort en sept mois.

Ceci montre que l'inactivation du p53 conduit à une tumeur massive et un cancer mortel de la prostate seulement lorsque le gène Pten est inactivé ou tronqué. L'équipe a par ailleurs trouvé des marqueurs de sénescence au sein d'une hyperplasie de la prostate. L'hyperplasie de la prostate est l'une des maladies les plus fréquentes des hommes avancés en âge. Avant même la 50e année, cette glande grossit peu à peu. Cette hypertrophie (gonflement) bénigne de la prostate peut précéder la formation d'un cancer. "Nous sommes déjà en en train de tester des molécules" pour restaurer la fonction de Pten dans le cadre de ce cancer, indique le Dr Howard Scher co-auteur de l'étude.

Nature

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