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Exploration spatiale: l'argent public plus que jamais nécessaire

L'argent public est plus que jamais nécessaire pour financer l'exploration spatiale, devant la faiblesse du secteur commercial et du marché des lanceurs, ont conclu lundi les participants internationaux au premier sommet de politique spatiale, organisé à Houston (Texas) dans le cadre du Congrès mondial de l'espace. "Aujourd'hui, le marché commercial n'est pas suffisant pour faire vivre les lanceurs actuels ou justifier des investissements industriels dans de nouveaux systèmes de lancement et technologies", a résumé Pierre Bescond, modérateur d'une session de ce sommet, premier du genre, visant à harmoniser les politiques spatiales internationales. En conséquence, "le soutien des gouvernements est nécessaire dans l'avenir", ont conclu les participants dans leur document final dont l'aspect commercial était résumé à la presse par M. Bescond, directeur de Prospace, qui regroupe les acteurs publics et privés du secteur spatial français. Les responsables commerciaux, gouvernementaux et scientifiques de la vingtaine de pays qui ont pris part au sommet ont estimé que "dans de nombreux cas, les financements gouvernementaux conduisent à la mise au point de nouvelles technologies et applications". "Une fois ces innovations arrivées à maturité, l'industrie peut développer des produits commerciaux et des services basés sur ces applications", ont défendu les participants qui comptaient parmi eux les principaux responsables des agences spatiales américaine, européenne, russe, française et canadienne. Côté industriels, les responsables des groupes américains Lockheed Martin, Northrop Grumman, Raytheon, Boeing Defense Integrated Systems, français Alcatel Espace, Snecma Moteurs et canadien EMS Technologies étaient également présents. Haut placé sur la liste des problèmes à résoudre par la coopération internationale, un contrôle des exportations de technologies spatiales trop strict imposés par certains pays a été mis en avant par les participants, surtout industriels, qui se sont néanmoins gardés de nommer ces pays. "Même si le contrôle des exportations de technologies liées à l'espace reflète une question de sécurité nationale légitime, il limite la coopération internationale et inhibe la croissance du secteur commercial", ont conclu les participants dans leurs délibérations. "Les gouvernements devraient harmoniser leurs réglementations en matière de contrôle des exportations en fonction de vrais besoins de sécurité nationale et créer des systèmes rapides et transparents permettant la commercialisation sous licences de technologies spatiales", se sont entendus à dire les différents groupes d'intérêt représentés, en conseillant "l'approche multinationale et non bilatérale" pour résoudre ces problèmes. En matière d'exploration spatiale, "les découvertes qui restent à venir sont inépuisables", a promis le Dr Karl Doetsch, ancien responsable du programme spatial canadien et actuel président de l'International Space University (Strasbourg, France), modérateur d'une session du sommet. Dans ce domaine, les participants ont estimé que la Station spatiale internationale (ISS) "malgré ses problèmes actuels" de financement, "représente une réalisation technique sans précédent". A l'adresse de ceux qui s'impatientent de voir arriver des découvertes scientifiques en provenance du laboratoire orbital, M. Doetsch a répété l'une des conclusions du sommet: "l'exploration spatial est un marathon, pas un sprint". L'ISS, si elle constitue "un modèle de coopération internationale qui mérite d'être étudié pour de futures coopérations, ne doit pas être le seul modèle" envisagé pour d'autres projets internationaux, a cependant souligné M. Doetsch. Le Congrès mondial de l'espace, qui tient sa deuxième édition dix ans après sa création à Washington, réunit quelque 13.000 responsables, scientifiques et experts du secteur, à Houston jusqu'au 19 octobre.

AFP : http://fr.news.yahoo.com/021014/202/2sl77.html

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