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Les européens trop inégaux face au cancer

Les statistiques de survie des cancéreux en Europe montrent de grandes différences entre les pays, avec un fossé qui se creuse entre les pays de l'Est et de l'Ouest, selon une nouvelle étude du projet Eurocare 3, présentée le 25 septembrej à la Conférence européenne sur le cancer, à Copenhague.Cette analyse, suite d'Eurocare 2 publiée en 1999, rassemble des données des registres sur le cancer dans une partie ou la totalité de 22 pays, couvrant 42 types de cancer, dans le but d'évaluer et de comparer la survie des patients souffrant de cette maladie dans les populations européennes. Baptisée "Survie au cancer en Europe à la fin du XXe siècle", elle a examiné la survie à 5 ans de 1,8 million d'adultes et de 24.000 enfants diagnostiqués entre 1990 et 1994, et suivis ensuite jusqu'à la fin de 1999. La survie est généralement inférieure à la moyenne européenne dans cinq pays de l'Est (République Tchèque, Estonie, Pologne, Slovaquie et Slovénie), avec la Pologne au bas du tableau, ainsi qu'au Danemark, en Angleterre, en Ecosse, au Pays de Galles, à Malte et au Portugal. La Suède tend à avoir le taux le plus élevé de survie dans les 5 pays nordiques, alors les régions de France et de Suisse couvertes par cette étude enregistrent souvent les taux de survie les plus hauts parmi les populations de l'Europe occidentale. L'indice de survie à tous les cancers touchant les hommes varie de 25 à 32 % en Europe de l'Est et de 40 à 47 % dans la plupart des pays nordiques et d'Europe occidentale. Pour l'Angleterre, le Pays de Galles et le Danemark, le taux de survie était cependant de 33 à 37 %, en-dessous de la moyenne européenne de 38 %. Pour les femmes, l'indice de survie s'est établi entre 41 à 47% dans les populations de l'Europe centrale et orientale, et de 55 à 58 % dans dix des pays nordiques et d'Europe de l'Ouest. Seuls le Danemark, l'Ecosse, l'Angleterre et le Pays de Galles ont connu un taux inférieur, variant de 47 à 51%, légèrement sous la barre de la moyenne européenne de 52 %. Un des auteurs de l'étude, le professeur Michel Coleman, épidémiologiste de la London School of Hygiene and Tropical Medecine, a souligné à la conférence que le but de ce travail n'était pas d'établir des tableaux de championnat ou d'exciter des rivalités nationales. L'étude vise en revanche à l'identification des régions ou pays où les taux de survie pourraient être améliorés. "Il est de plus en plus évident que les différences internationales de survie sont dues au moins partiellement à des facteurs sur lesquels on peut agir comme le stade du diagnostic, l'accès à un traitement optimal et les investissements dans les soins de santé", a-t-il estimé. L'aspect le plus préoccupant depuis le milieu des années 1980 est le fossé qui se creuse dans la survie au cancer entre les pays d'Europe de l'Est et les autres. Ainsi, dans le cas du cancer du sein où les différences de survie sont en augmentation croissante entre les deux Europe. Ces tendances "reflètent des écarts importants et croissants dans les pronostics du cancer entre l'Europe de l'Est et occidentale", constate le professeur Coleman. "Et comme les cinq pays (de l'Est) participant au projet Eurocare vont rejoindre l'Union européenne en 2004, cela soulève un nouveau problème majeur d'inégalité dans la santé au sein de l'UE", a-t-il ajouté.

BBC : http://news.bbc.co.uk/2/hi/health/3136874.stm#cancer

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