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Les Européens peuvent faire ITER "par leurs propres moyens", selon M. Raffarin

Affichant son "intacte détermination" pour l'installation du réacteur nucléaire expérimental ITER à Cadarache, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a estimé lundi que "les Européens peuvent le faire par leurs propres moyens" s'il le faut. "On a une vraie détermination", a-t-il estimé devant quelques journalistes lors de la cérémonie qui a suivi ses voeux à la presse à Matignon. "Le 20 décembre dernier, les cinq partenaires impliqués dans ce projet (Union européenne, Etats-Unis, Russie, Corée du Sud et Japon) n'étaient pas parvenus à choisir entre les deux sites proposés, le Centre d'études atomiques de Cadarache (Bouches-du-Rhône) ou celui Rokkasho-Mura au Japon. Une nouvelle réunion est prévue en février. La commission européenne considère également que "le projet de réacteur de fusion expérimental Iter est trop important pour pouvoir être retardé ou abandonné" et, si le consensus n'est pas obtenu le mois prochain, l'Europe s'engagera avec ses partenaires dans sa construction à Cadarache, en France, souligne-t-on mardi dans les milieux proches du dossier. Les Européens ont la capacité technique de mener seuls le projet de réacteur de fusion expérimental Iter, a jugé mardi la Commission européenne, qui a cependant réaffirmé sa préférence pour la désignation consensuelle du site d'accueil d'Iter, en France ou au Japon. "Nous pensons que c'est scientifiquement et techniquement faisable. Mais financièrement, le coût est de 10 milliards d'euros, c'est un montant significatif", a souligné Fabio Fabbi, porte-parole du commissaire à la Recherche Philippe Busquin. Le lancement du projet Iter (International Thermonuclear Experimental Reactor) était attendu en décembre à Reston, aux Etats-Unis, mais les participants ne sont pas parvenus à trancher entre le site français et celui de Rokkasho-Mura, au Japon. Ils se sont mis d'accord pour "prendre un peu de temps", déblayer les questions techniques et explorer les "questions de compensation" à accorder au site qui n'aura pas été choisi. Cependant, les Etats-Unis ont créé la surprise en indiquant "soutenir vigoureusement" la candidature nipponne et son site "techniquement supérieur". Les partisans du site français relèvent de leur côté que depuis quarante ans, des recherches internationales sur l'énergie nucléaire sont menées à Cadarache et que, depuis 1988, Iter y est préfiguré avec le réacteur expérimental "Tore Supra", exploité dans le cadre d'un programme européen des recherches sur la fusion. En principe, les Américains doivent contribuer à hauteur de 10% à ce projet estimé à 10 milliards d'euros sur trente ans. Par ailleurs, ils s'étaient déjà retirés avant de le rejoindre, en janvier 2003, au bout de cinq années d'absence. Pour Christian Poncet, délégué du gouvernement français à l'implantation d'Iter, le problème est simple à la base. "S'il y a blocage à l'issue de la réunion de février, il faudra éviter la mort du projet et pouvoir sortir par le haut, avec qui veut bien le faire. "Le projet est trop important pour pouvoir être retardé ou abandonné", résume-t-il. Initié en 1992, l'objectif du projet ITER est de démontrer la possibilité scientifique et technologique de la production d'énergie par la fusion des atomes. Il s'agit en effet de réaliser, à l'horizon 2050, un rêve de physicien: domestiquer sur Terre l'énergie telle qu'elle est produite au sein des étoiles comme le Soleil. Cette fusion thermonucléaire présente l'avantage de fournir une énergie abondante à partir d'une ressource première quasiment inépuisable: le deuterium, extrait de l'eau, et le lithium, que l'on trouve dans les océans et la croûte terrestre. Contrairement aux énergies fossiles, elle ne dégage en outre aucun gaz à effet de serre.

AP : http://fr.news.yahoo.com/040112/5/3l5t9.html

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