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Eurocancer : les chercheurs optimistes

Aujourd'hui, on guérit globalement 55 % des cancers. Huit sur dix seront vaincus dans vingt ans, parient les chercheurs, en misant sur les progrès d'un dépistage de plus en plus précoce. Les spécialistes, réunis à l'occasion d'Eurocancer - un des principaux congrès européens en cancérologie, qui vient de se terminer à Paris - sont déjà en mesure d'évaluer les bénéfices de nouveaux traitements et de moyens plus performants de diagnostic. Cinq avancées récentes qui permettent de croire en la guérison. LE GLIVEC : Annoncé il y a un an comme le médicament miracle capable de guérir certaines formes rares de leucémie, le Glivec, des laboratoires Novartis, confirme son grand intérêt. Testé actuellement contre d'autres formes rares de cancer du tube digestif, il donne des résultats spectaculaires. Le docteur Axel Lescène, cancérologue à l'Institut Gustave-Roussy, ne cache pas son enthousiasme. « En quelques jours, à raison de quatre comprimés quotidiennement, on voit des tumeurs de deux à plus de vingt kilos fondre littéralement. Les malades dont la survie était limitée (19 % à cinq ans), reprennent une vie normale (95 % de survie désormais). C'est le médicament que nous attendions depuis vingt ans. » Intelligente, cette molécule cible les cellules cancéreuses, arrête leur multiplication sans pour autant atteindre les cellules saines. DES CHIMIOTHÉRAPIES PLUS EFFICACES : avec la chimio, les médecins prescrivent de plus en plus des médicaments cousins du Glivec, c'est-à-dire des nouvelles thérapies capables de bloquer la prolifération du cancer. Contre le cancer du côlon, des bronches, de la tête et du cou, du sein, ces nouveaux produits ne sont pas assez efficaces seuls. Mais ils dopent l'effet de la chimiothérapie. Avec des résultats importants : on gagne 20 % de guérison supplémentaire. LE PET-SCAN : cet appareil d'imagerie médicale très performant entre, petit à petit, dans les hôpitaux français. Trois nouveaux Pet-Scan sont actuellement en cours d'installation à Villejuif (IGR), aux CHU de Besançon et de Nancy. Pour les médecins, comme pour les patients, cet appareil est un très grand progrès. Par un seul examen, indolore et sans risque (il n'envoie pas de rayons X comme le scanner), qui photographie l'ensemble du corps, le médecin peut voir si le petit nodule suspect au poumon est bien un cancer, s'il a déjà produit des métastases et permet de les localiser précisément. « On évite les examens répétés et inutiles, on peut tout de suite programmer une chirurgie plus efficace », explique Alain Livartowski, cancérologue à l'Institut Curie. UN TRAITEMENT AJUSTÉ À CHAQUE TUMEUR : plusieurs équipes de chercheurs français travaillent actuellement sur une carte d'identité génétique des tumeurs. Chaque tumeur porte en elle, dans ses gènes, une signature : son agressivité, sa résistance à tel ou tel traitement, son pronostic d'évolution, tout est inscrit. Si les chercheurs parviennent à déchiffrer tous ces gènes, ils pourront, à terme, proposer un traitement à la carte aux patients, en fonction du profil de leur tumeur. « Si une patiente a une tumeur d'un bon pronostic, on évitera ainsi de la bombarder de chimiothérapie », souligne le professeur Boiron.

Parisien : http://www.leparisien.fr/home/info/permanent/article.htm?

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