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Une étude française confirme la nocivité des mélanges de perturbateurs endocriniens pendant la grossesse

Une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l’Inserm au sein de l’Irset « Institut de recherche en santé, environnement et travail » montre pour la première fois chez les humains que l’exposition simultanée à des molécules potentiellement perturbatrices endocriniennes exacerbe les effets observés lorsque l’exposition est réalisée avec les molécules indépendamment les unes des autres.

Cette étude s’est principalement intéressée au testicule fœtal humain avec des conséquences éventuelles sur le développement du système reproducteur, les molécules sélectionnées inhibant toute production de testostérone.

Plusieurs études avaient déjà montré que continuer à focaliser les recherches sur des substances chimiques individuelles conduisait en fait à sous-estimer le risque lié à leur exposition simultanée, particulièrement chez les femmes enceintes. Des preuves expérimentales, notamment sur différentes espèces animales et sur des lignées cellulaires en culture, étayent la notion « d’effet mélange » souvent aussi appelé « effet cocktail ».

Toutefois, la preuve de concept de l’existence de ces « effets cocktails » n’a pas encore été apportée chez l’Homme. C'est pourquoi ces chercheurs ont développé des modèles de prédiction mathématique de ces effets combinés à partir des profils toxicologiques individuels des molécules.

Les chercheurs de l’Irset – avec l’appui de collègues du CHU de Rennes, et du Professeur Andréas Kortenkamp et le Docteur M Scholze de l’Université de Brunel à Londres, ont mis en œuvre une démarche expérimentale inédite et ont ainsi criblé 27 molécules, comportant 7 médicaments, 14 molécules chimiques d’usage industriel (pesticides…) et 6 molécules dites socio-culturelles (alcool, caféine…). Onze molécules aux propriétés perturbatrices endocriniennes ont alors été identifiées, dont certaines pour la toute première fois chez l’homme.

A partir de ces 11 molécules, quatre mélanges ont été conçus et testés sur le testicule fœtal humain. Les résultats expérimentaux de ces mélanges corroborent les prédictions mathématiques élaborées, révèlent pour la première fois sur un organe humain des effets cocktails, et démontrent que les effets combinés observés sont mathématiquement prédictibles. Ces travaux confirment enfin que l'effet global d'une combinaison moléculaire de perturbateurs endocriniens est multiplié par un facteur de 10 à 1000 en fonction de la molécule considérée. 

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

INSERM

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