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Une étude démontre l'impact nocif de l'exposition des femmes enceintes à la pollution intérieure

Une étude menée par des chercheurs de l'Unité mixte Inserm-Université de Grenoble 823 « Institut d'oncologie/développement » auprès de 280 femmes enceintes indique que leur exposition aux polluants atmosphériques, notamment ceux issus de la combustion (trafic routier, chauffage) pourrait nuire à la croissance du foetus. Le poids à la naissance et le périmètre crânien s'en trouveraient altérés. L'effet des polluants atmosphériques pourrait se manifester dès le deuxième trimestre de grossesse. Ces travaux menés en collaboration avec les CHU de Nancy, de Poitiers et des chercheurs de l'Unité Inserm 780 à Villejuif font l'objet d'une publication dans la revue Environmental Health Perspectives.

L'étude dirigée par Remy Slama a été menée auprès de 280 femmes de la cohorte mère enfants EDEN1 chez lesquelles la croissance du foetus a été suivie à la fin de chaque trimestre de grossesse et à la naissance. En milieu de grossesse, les femmes volontaires ont porté un dispositif permettant de quantifier les niveaux de benzène dans l'air ambiant. L'originalité de ce travail est d'avoir pu obtenir grâce à ce dispositif, des données d'exposition individuelle aux polluants de l'atmosphère. Il a permis de prendre en compte l'exposition des femmes à la pollution non seulement à l'extérieur, mais aussi au domicile, sur le lieu de travail ou dans les transports.

Les chercheurs de l'Inserm ont retrouvé l'effet, connu, de la durée de grossesse, de la corpulence maternelle, et du tabagisme passif sur la croissance foetale. Après une correction de l'effet de ces facteurs déjà identifiés, il s'avère que l'exposition aux polluants de l'air est associée à une diminution du poids de l'enfant à la naissance ainsi qu'à une diminution de son périmètre crânien. A l'aide de mesures échographiques, l'équipe de chercheurs et de cliniciens a montré que cet effet sur le périmètre crânien était manifeste dès la fin du deuxième trimestre de grossesse. L'association entre pollution atmosphérique et croissance foetale a été observée pour des femmes de la population générale, à des niveaux d'exposition fréquemment rencontrés dans les villes françaises de taille moyenne. }}Les résultats obtenus confirment ceux d'une étude précédemment menée par la même équipe mais pour laquelle les données de pollution provenaient de mesures dans l'air extérieur, sans prise en compte directe de l'exposition aux polluants contenus dans l'air intérieur.

Le benzène est un composé organique volatil (COV) qui, en l'absence d'exposition professionnelle et d'exposition à la fumée de tabac, provient essentiellement des phénomènes de combustion : trafic routier, chauffage urbain, et dans certains cas émissions industrielles. On le retrouve aussi bien dans l'air extérieur que dans l'air intérieur, mais les principales sources identifiées, à part la fumée de tabac, sont à l'extérieur. Le fait d'avoir un garage communiquant avec le domicile peut constituer une source d'exposition ; le temps passé dans les transports serait, d'après une étude européenne récente, responsable d'un tiers de l'exposition des populations au benzène.

Inserm

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