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Essais sur un foie artificiel

Des chercheurs russes ont mis au point un foie artificiel capable de maintenir en vie un patient atteint d'une insuffisance hépatique sévère pendant près de deux jours. L'exploit n'allait pas de soi : alors que le rein artificiel existe depuis longtemps, le foie joue des fonctions variées, auxquelles il est très difficile de substituer une machine. Des maladies, comme certaines hépatites virales, entraînent une détérioration fulgurante et fatale de l'organe. L'appareil peut maintenir le patient en vie assez longtemps pour que son foie malade se reconstitue en partie. La guérison peut ensuite reprendre son cours normale. Le foie joue un grand nombre de fonctions vitales, notamment au niveau de la désintoxication de l'organisme et de la synthèse des substances permettant au sang de coaguler. Chez les grands malades, c'est souvent l'accumulation de substances toxiques qui tue, en provoquant une affection au cerveau. L'organe artificiel développé par les chercheurs du l'Institut de biophysique théorique et expérimentale, en Russie, joue ce rôle en mettant dans un réacteur biologique des cellules du foie obtenues du patient lui-même. L'idée de prendre ces cellules, appelées hépatocytes, de les faire se multiplier dans un milieu de culture et d'y faire passer le sang du patient n'est pas nouvelle : tous les projets de recherche actuels reposent sur une approche semblable. Le défi consiste à faire en sorte que les hépatocytes continuent longtemps à faire leur travail dans ce milieu artificiel. Les réacteurs biologiques actuels ne maintiennent le patient en vie que pendant de 4 à 8 heures, ce qui est généralement insuffisant pour espérer le voir se rétablir. Les chercheurs russes ont tourné la difficulté en utilisant non pas des cellules isolées, mais de petits morceaux de foie. En baignant au sein d'un milieu plus naturel, les hépatocytes restent actifs plus longtemps. Le foie artificiel expérimental parvient à supprimer l'ammonium et à synthétiser l'urée pendant 36 heures, ce qui protège le cerveau du patient. Il produit du plasma sanguin pendant au moins 24 heures et l'ajout d'adrénaline réduit le niveau de glycogène dans les cellules, tout comme dans un foie normal. La moitié des hépatocytes du bioréacteur sont toujours vivants après 30 heures. L'appareil, que l'on décrit comme très simple, n'a jusqu'ici été utilisé que sur des animaux. Mais il a prouvé qu'il pouvait augmenter leurs chances de survie lorsqu'ils étaient atteints d'une déficience hépatique sévère. Les chercheurs croient maintenant qu'ils seraient prêts à passer à des essais cliniques sur des patients humains.

Cybersciences :

http://www.cybersciences.com/Cyber/3.0/N2111.asp

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