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Les enfants maltraités ont un développement neuro-cérébral durablement altéré
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Des chercheurs du groupe d'études sur le suicide, de l'Université McGill à Montréal, ont publié une étude qui montre que certaines des expériences traumatiques vécues dans l'enfance peuvent altérer durablement la structure et le fonctionnement des cellules du cortex cingulaire antérieur, une partie du cerveau qui joue un rôle important dans la régulation des émotions et de l'humeur.
Pour que le fonctionnement et l'organisation du cerveau soient optimaux, les neurones ont besoin de communiquer avec des cellules distantes via leurs prolongements appelés axones. Les axones, la partie la plus longue du neurone véhiculant l'influx nerveux, sont généralement recouverts et protégés par un revêtement gras appelé myéline. La myélinisation des axones a principalement lieu au cours des deux premières décennies de vie.
En observant la matière blanche (tissus du cerveau et de la moelle épinière principalement constitués de milliards de fibres nerveuses myélinisées) de personnes ayant subi des sévices dans l’enfance, des études antérieures avaient déjà constaté la présence d’anomalies significatives. Mais, parce que ces observations ont été faites par IRM sur le cerveau de personnes vivantes, il était impossible de savoir avec plus de précision quelles cellules et molécules étaient affectées au sein de la matière blanche.
Pour approfondir ces recherches, cette équipe canadienne a pu comparer les échantillons de cerveau post-mortem de trois groupes d'adultes : des personnes qui se sont suicidées suite à une dépression avec (27 personnes) ou sans (25 individus) antécédents de sévices sévères et des sujets de contrôle psychologiquement sains (26 personnes).
Résultat : seules les personnes maltraitées lors de l’enfance montraient une diminution de l'épaisseur du revêtement de myéline de leurs fibres nerveuses. En investiguant plus avant, les chercheurs constatent chez ces sujets un défaut de production de myéline au niveau de l’ADN des cellules chargées de la générer et de l’entretenir.
Les auteurs avancent qu’ensemble, ces changements peuvent altérer le couplage fonctionnel entre des zones du cerveau liées à la régulation émotionnelle et à la récompense (le cortex cingulaire et les structures sous-corticales telles que l'amygdale et le noyau) et contribuent à modifier le traitement des émotions chez les personnes qui ont été maltraitées pendant l'enfance. Ils forment l'hypothèse que ces changements, provoqués à un stade précoce du développement, peuvent contribuer à l'apparition de troubles dépressifs et de comportements suicidaires.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
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