RTFlash

Matière

Energie solaire: Lyon montre la voie

Sur une grande avenue de l'est lyonnais, les huit étages de béton beige rosé sont alignés au cordeau comme dans toute résidence moderne et les panneaux solaires qui jalonnent le toit de zinc sont invisibles. Les panneaux vitrés anthracites qui absorbent la chaleur du soleil sont intégrés au toit côté jardin, face au sud. Du même côté les vérandas qui équipent presque tous les 40 logements HLM de trois ou quatre pièces se repèrent aisément.

"C'est une serre solaire avec 12 m2 de vitrage qui est séparée du séjour par une porte-fenêtre à double vitrage", indique Denis Eyraud, l'architecte qui a tout juste terminé la construction de l'immeuble pour la municipalité. "Il ne faut surtout pas que les gens en fassent une pièce supplémentaire, c'est toute une éducation à faire", avertit-il. L'hiver et quand il n'y a pas de soleil, véranda et portes-fenêtres doivent être fermées pour servir de tampon avec l'extérieur. Inversement, il faut ouvrir l'une ou l'autre quand il y a beaucoup de soleil et que la température de la serre dépasse celle de l'appartement. Contrepartie de ces contraintes, une réduction d'un tiers de la facture annuelle de chauffage. La réduction de facture est encore beaucoup plus spectaculaire pour l'eau chaude de la cuisine et de la salle de bains: quelque 65%. Cette eau "sanitaire" est préchauffée par les 42,5 m2 de "capteurs solaires" installés sur le toit. Elle est stockée dans un ballon spécial de 3.000 litres situé dans la cave. Elle est amenée à la température désirée par la même chaudière collective au gaz qui alimente les radiateurs et qui au total tourne beaucoup moins que d'habitude. Autre laboratoire lyonnais du solaire thermique, un ensemble de 22 maisons HLM accolées deux à deux à Corbas (banlieue sud). Les capteurs du toit, 14 m2 pour deux maisons de 80 m2 chacune environ, ne servent pas seulement à préchauffer l'eau chaude sanitaire mais aussi celle de serpentins circulant sous le plancher ("planchers solaires" ou "planchers chauffants"). A Oullins, dans la même banlieue, c'est le solaire photovoltaïque (production d'électricité à partir du soleil) qui est expérimenté dans un immeuble de logements collectifs avec "toit solaire". Il s'agit de 22 panneaux bleu nuit totalisant 25 m2, composés de petits carrés de silicium collés sur du verre. L'électricité, 2.420 watts en pointe au total, est produite par le métal semi-conducteur qui capte le soleil. Elle est soit consommée directement par les habitants soit injectée dans le réseau national. Lyon en témoigne et plus encore des pays froids comme l'Allemagne: le solaire, le plus souvent énergie d'appoint, peut prospérer dans tous les climats, relève Antoine Saglio, délégué général du Syndicat des énergies renouvelables. Encore faut-il que les pouvoirs publics donnent un coup de pouce aux deux filières, notamment au photovoltaïque dont la rentabilité dans les pays du Nord n'est pas attendue avant 2025-2030, sauf pour les sites isolés. Côté soutiens et réalisations, la France fait encore pâle figure face à l'Allemagne. Fin 2001 elle n'avait installé que 550.000 m2 de panneaux solaires thermiques contre 4,3 millions m2 pour son voisin. Et la même année, elle n'a produit que 12 GWh (un gigawatt/heure = un million de kWh) d'électricité photovoltaïque contre 136 GWh en Allemagne.

La Recherche :

http://www.larecherche.fr/afp/n030311104622.lq9hfuft.html

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Recommander cet article :

back-to-top