RTFlash

Emissions de CO2 : la France pourra-t-elle tenir ses objectifs ?

C'est un rapport qui devrait abondamment alimenter les concertations alors que s'ouvrent les débats du Grenelle de l'environnement. Selon une étude du Centre d'Analyse stratégique diffusée sur son site internet, «la France ne devrait pas être en mesure - comme le prévoit l'Union européenne - de diviser par 4 ses émissions de CO2 d'ici 2050, mais seulement par 2,1 à 2,4».

Dirigée par Jean Syrota, ancien président de la commission de régulation de l'énergie, la commission chargée de la mission a toutefois précisé que la France n'était pas tenue de respecter cet objectif étant donnée la part importante du nucléaire dans son "mix" énergétique.

«Rien ne justifie qu'un citoyen français doive consacrer des moyens économiques importants pour limiter ses émissions à la moitié de celles d'un citoyen allemand ou britannique», précise l'étude. En effet, d'après ces analyses, ce qui fait la différence par rapport aux partenaires européens que sont l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne ou la Grande-Bretagne, «c'est que la France a presque totalement «décarboné» sa production d'électricité» grâce à la production hydraulique et nucléaire. Et d'ajouter que Paris doit, tout en développant les énergies renouvelables, maintenir la part de production énergétique nucléaire.

Les propositions du rapport Syrota

BIOCARBURANTS

Alors que les biocarburants divisent les membres du Grenelle, ce rapport demande "l'arrêt des investissements nouveaux" dans la production de biocarburants de première génération, car ils n'utilisent pas toute la plante, "ce qui entraîne des coûts élevés, une utilisation des surfaces agricoles importante et un renchérissement des matières premières concernées (blé, maïs)".

Il propose néanmoins de développer la recherche sur les biocarburants de deuxième génération, qui utilisent toute la plante pour produire de l'énergie.

NUCLEAIRE

Sur le nucléaire, qui fait aussi débat au Grenelle, le rapport propose de développer la recherche en faveur des réacteurs nucléaires de quatrième génération, qui prendront la relève des réacteurs de troisième génération EPR.

TRANSPORTS

Le rapport Syrota propose une augmentation de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) de 3 centimes d'euro par an pour l'essence, et de 5 centimes pour le gazole.

Il suggère le rétablissement d'une vignette automobile sous la forme d'une taxe annuelle pour les véhicules dont les émissions polluantes dépassent les 120 grammes par kilomètre, avec une progressivité visant à pénaliser les plus polluants d'entre eux.

Il propose la mise en place, par les collectivités locales, de péages urbains.

BATIMENT

Dans le bâtiment existant, il suggère d'étendre aux propriétaires-bailleurs les avantages fiscaux pour les dépenses favorisant les économies d'énergie et l'utilisation d'énergies renouvelables, en les limitant aux équipements "les plus performants".

Il propose de rendre obligatoire un "ravalement thermique" (isolation) des immeubles dans un délai de dix ans.

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

    Recommander cet article :

    back-to-top