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Edito : EDITO : UNE ERE NOUVELLE POUR LES MONDES VIRTUELS

A la fin de 1999, il y a 10 ans, à quelques semaines près, j'adressais à ceux qui étaient déjà avec nous, à cette époque, l'édito intitulé « Les Mondes Virtuels : la drogue du XXI Siècle.

Cet édito, que je vous invite à relire, si vous voulez pleinement comprendre celui de ce jour, compte parmi ceux qui ont provoqué le plus de réactions de nos lecteurs.

Dix ans plus tard, le temps est venu maintenant de faire le point sur la montée en puissance des mondes virtuels.

Le Festival du Jeu Vidéo qui s'est tenu ces jours derniers à Paris est une occasion rêvée, parce que ludique et libérée, pour mesurer le chemin parcouru depuis 10 ans.

En 1999, il nous fallait encore un clavier et un joystick pour entrer dans des mondes virtuels au graphisme encore peu fidèle.

En Décembre 2006 (pour la France) une première révolution vidéoludique a déjà marqué la jeune histoire du jeu vidéo avec l'arrivée de la manette (wiimote) de la WII.

Mais en nous référant à ce qui a été présenté le week-end dernier à Paris, la révolution de la WII devrait être effacée par une révolution plus extraordinaire encore.

Dans quelques mois, les machines reconnaîtront tous nos gestes et nos paroles sans que le joueur ait le moindre objet physique en mains ou sur lui.

Ceci signifie que l'ère de l'effacement total de la machine avec sa technologie est maintenant arrivée.

Le clavier, les procédures souvent complexes, pour un néophyte, imposées par les OS (Operating Systems), vont disparaître.

Le temps annoncé depuis plus de 10 ans dans @RT Flash de l'effacement total des ordinateurs dans l'environnement de l'utilisateur, comme nous avons constaté celui du moteur, mais à un rythme autrement plus lent, dans l'environnement électrique, est en train de survenir.

Dorénavant, la tyrannie des objets informatiques, avec leurs écrans bleus, va s'effacer. L'utilisateur n'aura plus à se préoccuper des objets : c'est la fonction qui viendra naturellement vers lui.

L'ère de la dématérialisation globale progresse à grands pas.

Avec la reconnaissance physique et vocale, l'utilisateur va maintenant entrer, naturellement, dans l'écran qui se trouve devant lui. Mais nous sommes encore loin des mondes virtuels dont je vous parlais il y dix ans.

En effet, pour que ces mondes virtuels prennent toute leur importance, il faudra que les cinq sens ( la vue, l'oreille, le toucher, l'odorat et le goût) du promeneur virtuel soient totalement « trompés » et que le cerveau ne sache plus faire de distinction entre le réel et le virtuel.

Ces autres étapes pourraient être parcourues rapidement.

La prochaine étape sera celle des mondes en 3 dimensions, qui va faire se rapprocher étrangement l'écran du joueur physique, avant qu'il ne devienne un décor hyperréaliste alors que jusqu'à maintenant ce n'est qu'un avatar, qui ne peut tromper le cerveau, qui entre dans l'écran plat.

Par ailleurs, les importants travaux de recherche réalisés actuellement dans de nombreux laboratoires dans le monde sur les connexions entre le cerveau humain et la machine nous permettent de penser qu'à la fin de la prochaine décennie, en 2020, l'immersion totale d'un être humain dans des mondes virtuels devrait être réalisable.

Comme je vous l'ai dit à plusieurs reprises dans cette Lettre, dorénavant les connaissances globales doublent tous les 10 ans. Ceci signifie que l'Humanité a acquis, depuis mon édito de 1999, autant de connaissances nouvelles que celles qui avaient été acquises par l'Homme depuis la nuit des temps.

Il en sera de même pour la prochaine décennie.

Mais, immanquablement, c'est le domaine du signal, du virtuel qui va évoluer, et de loin, le plus vite, car ces nouveaux champs incommensurables d'Aventure ne sont pas lestés de lourdeurs socio-économiques et culturelles comme peuvent l'être les objets physiques.

Pour en prendre conscience, il suffit de comparer le chemin immense parcouru par le logiciel, le virtuel dans ces dernières années avec la lente progression de l'automobile.

Là où il aura suffi de 10 ans à l'ordinateur pour s'effacer totalement devant l'Homme, il aura fallu plus d'un siècle pour enfin (peut-être... si les annonces faites au Salon de Francfort sont crédibles !) passer du moteur thermique fonctionnant au pétrole au moteur électrique fonctionnant à l'énergie nucléaire ou aux énergies renouvelables.

René TREGOUET

Sénateur Honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

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