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Edito : Edito : Cancer et maladies cardio-vasculaires : une régression historique

La mortalité due aux maladies cardio-vasculaires a diminué dans le monde, selon les résultats de l'étude internationale MONICA, coordonnée par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans vingt-et-un pays de quatre continents. L'étude est la plus vaste et la plus longue étude dans le monde de surveillance de l'évolution épidémiologique des maladies cardio-vasculaires. Lancée au début des années 80, elle montre une baisse de mortalité moyenne par infarctus de 2,5 % par an chez les personnes âgées de 35 à 64 ans, durant dix années de surveillance, ce qui correspond à une baisse de mortalité de 20 à 30 %. Mais le fait le plus remarquable révélé par cette étude est la chute globale de mortalité due aux maladies cardio-vasculaires qui serait due à la diminution du nombre d'infarctus plus qu'à l'amélioration de la survie des patients frappés d'attaques cardiaques. Cette baisse globale de mortalité est en effet pour les deux tiers due à la diminution du nombre de cas d'infarctus et pour un tiers liée au fait que les malades atteints en meurent moins. Cette étude confirme les résultats d'une autre étude antérieure, qui portait uniquement sur les USA, et montrait elle aussi une diminution de 30 % du taux de mortalité des américains atteints de maladie coronarienne entre 1987 et 1994. S'agissant du cancer, l'autre principale cause de mortalité dans les pays développés, il n'existe pas d'étude comparable au niveau mondial mais une récente étude américaine montre que les cas de cancer et la mortalité due à cette maladie ont diminué aux Etats-Unis de 1990 à 1996. Au cours de cette période, les nouveaux cas de cancer ont diminué en moyenne de 2 % par an pour l'ensemble de la population (4 % pour les hommes et stabilité pour les femmes). Parmi les dix cancers les plus souvent diagnostiqués, une baisse a été enregistrée pour la leucémie, le cancer du côlon et du rectum, de la vessie, de la bouche, du pharynx et de la prostate et celui du poumon chez l'homme. Bien qu'il faille rester très prudent dans l'interprétation de ces résultats, il semble cependant qu'on assiste pour la première fois à une diminution tendancielle régulière et globale, non seulement de la mortalité par cancer et maladies cardio-vasculaires, mais aussi de l'apparition de nouveaux cas de ces deux grands fléaux de l'Humanité. Personne ne peut prévoir si ces tendances très encourageantes vont se confirmer au cours des prochaines décennies, et nous devons nous garder de tout triomphalisme prématuré, mais l'évolution déjà constatée constitue en elle-même un phénomène remarquable car elle ne peut s'expliquer uniquement par les progrès de la médecine en matière de détection et de traitements. Il semble en effet que la diminution des nouveaux cas de cancers et de maladies cardio-vasculaires soit également due pour une part importante, bien que difficile à évaluer, à de profonds changements de comportements en matière d'hygiène de vie et d'alimentation. Quels que soient les progrès futurs de la médecine, nous savons à présent que la prévention et la lutte contre ces deux fléaux devront passer de plus en plus par l'adoption dès la petite enfance de certaines règles de vie simples mais susceptibles de réduire très sensiblement les risques d'apparition de ces maladies. Cette prévention généralisée sera d'autant plus efficace qu'elle permettra à la société de réduire de manière considérable le terrible coût humain, économique et financier de ces maladies.

René Trégouët

Sénateur du Rhône

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