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Eau recyclée et "irrigation déficitaire": des solutions pour les déserts

Recycler l'eau des égouts, pratiquer l'"irrigation déficitaire" en arrosant moins qu'habituellement ou planter des graines génétiquement modifiées peu gourmandes en eau, de multiples solutions pour les déserts ont été discutées au Forum mondial de l'eau de Kyoto (Japon).Les zones du monde où le manque d'eau est le plus criant sont l'Afrique du nord, le Moyen-Orient et l'Asie centrale, ont rappelé des experts pendant des sessions du Troisième Forum de l'eau, consacrées aux régions arides. Le Moyen-Orient où l'agriculture consomme 90% de l'eau de la zone mais ne représente que 10% du PIB est très dépendant de ses importations alimentaires et compte tenu de la progression de sa population, cela ne fera qu'empirer. "Il faut changer de perspective et arrêter de penser au rendement en tonne par hectare mais raisonner plutôt en kilogrammes par mètre cube d'eau", a expliqué à l'AFP Ismaël Serageldin, directeur de la bibliothèque d'Alexandrie et ancien président de la Recherche agronomique internationale. Les périmètres irrigués donnent plus de rendement que l'agriculture non irriguée mais cette dernière est bien plus efficace puisque la productivité est de 0,3 kg par m3 pour les zones inondées, 0,8 kg quand il y a irrigation et 2,2 kg en cas de "supplemental irrigation" (irrigation ponctuelle), selon lui. Pour ce type de culture, il suffit d'avancer la période de la semence (par exemple à octobre au lieu de novembre) et d'arroser un peu de manière à ce que les plantes aient bien poussé avant l'arrivée des premiers gels. "Appliquer un petit peu d'eau au bon moment peut faire une énorme différence", a expliqué Theib Oweis, un chercheur d'Icarda (International center for agricultural research in the dry areas) qui fait autorité au Moyen Orient. M. Oweis s'est dit aussi favorable à l'"irrigation déficitaire"; Les chercheurs d'Icarda effectuent aussi des croisements "entre plantes d'une même espèce pour obtenir par exemple des pois chiches qui résistent à l'hiver, sachant que si l'on ne les plante qu'en hiver, le rendement double". "Il faut penser à développer des variétés génétiquement efficaces dans l'utilisation de l'eau. Il y a beaucoup de travail à faire dans ce domaine", a estimé M. Serageldin. Selon lui, la controverse sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) freine fortement la recherche agronomique. "Tout ce que nous mangeons est déjà modifié à travers des croisements", a-t-il dit. M. Serageldin a évoqué le débat autour du "riz doré", un transgène inventé par le Suisse, Ingo Potrykus, manipulé pour y introduire du bétacarotène dont le riz classique est dépourvu. "Vous avez 200 millions de personnes qui ont un déficit d'iodine et vitamine A, 14 millions d'enfants aveugles...", a-t-il dit, en plaidant pour la recherche sur des aliments débarrassés de parasites ou plus économes en eau. Dans les zones arides ou en voie de désertification, il est nécessaire aussi de modifier les pratiques culturelles, ont noté d'autres chercheurs, soulignant par exemple qu'en Asie centrale, le bétail patûre souvent des pousses trop jeunes. Une autre solution à coût faible, très utilisée en Israël, Australie et dans les îles Canaries est le recyclage des eaux usées pour l'agriculture, par filtrage pour en retirer notamment les métaux lourds.

AFP : http://fr.news.yahoo.com/030321/202/33vsc.html

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