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Les drones s'en vont en guerre

Golfe, Bosnie, Kosovo... les trois conflits de cette décennie ont montré que le renseignement, l'observation et la surveillance sont les nouveaux nerfs de la guerre. Au coeur de ces dispositifs se distinguent les satellites, les avions de reconnaissance et les drones, ces aéronefs sans pilote aussi connus sous l'appellation d'UAV, Unmanned Aerial Vehicle. Furtifs, mobiles et sans danger pour la vie humaine, ils s'inscrivent parfaitement dans le concept de "guerre sans morts" cher aux Etats-Unis. Mais, surtout, leur fiabilité récente leur a permis de s'imposer auprès des autorités militaires, qui, jusque-là, les reléguaient au rang de gadgets. D'ailleurs, pour les fabricants, leur avenir se situe dans le secteur civil. Aujourd'hui, les drones sont déjà employés pour certaines prises de vues au cinéma ou à la télévision. Le sultanat d'Oman, une fois par an, fait ainsi appel à une société française, Envol images, pour retransmettre sa grande parade militaire vue du ciel. Au Japon, des hélicoptères sans pilote répandent des engrais ou des insecticides dans les champs. Mais ils pourraient aussi servir au comptage du bétail, à la détection des mines, à la surveillance des zones à risque - volcans, accidents nucléaires, lutte contre les incendies... - ou du littoral, des villes et des frontières. Les industriels n'ont pas manqué de se lancer dans la construction d'appareils démesurés. Le Global Hawk, d'une envergure supérieure à celle d'un Boeing 747, est développé par l'américain Teledyne Ryan. "C'est l'équivalent d'un satellite, sans ses inconvénients ni son coût, résume Jean-Yves Leloup, le responsable des programmes missiles tactiques à la Direction générale de l'armement (DGA). Il peut rendre les mêmes services en matière d'observation avec plus de souplesse parce qu'il est récupérable. Plus petits, les minidrones connaissent un étonnant développement. "D'ici à cinq ans, 250 systèmes, d'un coût unitaire variant de 500.000 francs à 1 million, devraient être vendus en Europe", affirme Christophe Corizzi, le PDG de CAC systèmes, qui commercialise le Pointer américain. Assimilé à un modèle réduit, il est lancé à la main et, avec une portée inférieure à une dizaine de kilomètres, il permet tout juste de "voir de l'autre côté de la colline". Il peut cependant rendre de grands services dans le domaine de l'observation pour des troupes au sol, voire pour la police en cas de troubles urbains. Reste l'immensément petit encore à l'état de prototype, présenté comme l'arme absolue: un drone d'une dizaine de centimètres! De quoi donner des idées aux scénaristes du prochain James Bond.

L'Express

http://www.lexpress.presse.fr/editorial/zooms/drones/ouverture.htm

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