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Dix formes génétiques de cancer du sein ont été identifiées

Des chercheurs britanniques de l’université de Cambridge et des Canadiens de l’université British Columbia ont mis au jour dix sous-groupes de cancers du sein. Une découverte importante pour affiner les traitements des patientes. Pour cela, les scientifiques ont analysé l’aspect des tumeurs de 2.000 femmes atteintes d’un cancer du sein, de leur mutation génétique jusqu’à l’amplification des gènes.

"Ces résultats vont ouvrir la route et permettre aux médecins, d’ici un certain nombre d’années, d’établir le type de cancer dont souffre une patiente et de cibler plus précisément quel médicament sera le plus efficace pour son traitement", a expliqué Carlos Caldas, co-auteur de l’étude. Identifiées par des chercheurs de Cambridge, ces formes nécessitent chacune un traitement particulier. En identifiant les signatures de gènes capables de mieux prédire l'évolution d'un cancer, des chercheurs de l'université de Cambridge associés à des chercheurs canadiens pourraient bien avoir découvert la «pierre de Rosette» des cancers du sein.

Pour effectuer cette percée, les chercheurs ont analysé de façon approfondie 997 prélèvements obtenus sur des femmes touchées par la maladie puis ont vérifié leurs prédictions sur 995 autres tumeurs. «Ils ont utilisé les informations provenant de l'ADN, de l'ARN et les ont couplées avec des techniques informatiques de pointe», explique le Docteur Saghatchian. «Là où on regardait la cellule cancéreuse en deux dimensions (présence de récepteurs hormonaux ou non, analyse de 70 gènes), ils la voient en 3D.» Même enthousiasme de son collègue de l'Institut Gustave-Roussy, le Docteur Fabrice André, qui dirige l'équipe Inserm chargée d'identifier les prédicteurs moléculaires et de nouvelles cibles thérapeutiques : «Cette étude est extrêmement importante dans la mesure où elle montre que le cancer du sein correspond en fait à un nombre important de maladies définies au niveau moléculaire. Certaines de ces maladies moléculaires sont très rares et pourraient ne concerner que moins de 5 % des cancers du sein.»

Au lieu de se limiter à deux ou trois catégories de cancer du sein comme c'est généralement le cas, le Docteur Carlos Caldas et ses collègues ont en effet séparé les cancers du sein en dix catégories. Cette avancée ne se limite pas à prévoir l'évolution de la maladie, ce qui pourrait déjà permettre d'éviter de «surtraiter» des tumeurs dont le pronostic est favorable. Elle permettrait aussi de mieux choisir le traitement. Pour le Docteur André, ce travail et d'autres soulèvent une question cruciale : «Comment montrer l'efficacité de médicaments ciblés qui pourraient n'être très efficaces que dans 1 à 5 % de cancers du sein (ceux présentant l'anomalie ciblée). C'est à cette question qu'essaient de répondre deux essais thérapeutiques en France, Safir et Moscato, qui évaluent l'apport des analyses complètes du génome pour identifier le médicament utile à chaque patiente.»

Cette étude ne serait donc pas seulement importante sur le plan biologique, mais elle ouvre surtout la porte au développement de nouvelles stratégies thérapeutiques en fonction des sous-groupes. À chaque profil de cancer son traitement.

Nature

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