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Diabète : un traitement chirurgical chez le rat ouvre des perspectives

Un traitement chirurgical du diabète pratiqué chez le rat à l'Université Louis Pasteur à Strasbourg pourrait ouvrir de nouvelles perspectives de lutte contre cette maladie chez l'homme, selon une étude publiée dans le numéro de janvier de la revue américaine Annals of Surgery.L'opération visait à permettre aux aliments digérés sortant de l'estomac de contourner la partie haute de l'intestin grêle (duodénum et jéjunum). La bile et les sucs pancréatiques pouvaient néanmoins continuer d'être déversés dans le tube digestif par une voie détournée. Des opérations sur le tube digestif visant à traiter l'obésité grave chez l'homme avaient entraîné à la fois perte de poids et effets positifs sur le diabète de type 2, surnommé diabète gras, dont souffraient ces personnes obèses, expliquent les chercheurs de l'Institut de recherche contre le cancer de l'appareil digestif/European Institute of Telesurgery (IRCAD-EITS). Ils ont voulu vérifier sur des rats non obèses souffrant de diabète, si une telle opération pouvait agir sur le diabète de type 2, sans que cela puisse être considéré comme un effet secondaire d'une action destinée à lutter contre l'obésité. Trois semaines après l'opération, le taux moyen de glucose dans le sang mesuré à jeun chez les huit rats opérés était descendu à un niveau normal (96 mg/dl contre 159 mg/dl avant l'opération), alors que dans le groupe de contrôle (opération simulée pour tenir compte de l'effet post-opératoire) la glycémie avait peu changé. La tolérance au glucose s'était fortement améliorée parmi les rats ayant subi l'opération et non chez les rongeurs du groupe de contrôle. L'opération s'est au final révélée plus efficace pour contrôler le taux de glucose que suivre un régime ou prendre un médicament contre ce type de diabète (Rosiglitazone), selon les auteurs de l'étude, Francesco Rubino et Jacques Marescaux, directeur de l'IRCAD et président de l'EITS. Conseillant des essais chez l'homme, ils voient dans ces résultats la possibilité de développer un traitement alternatif du diabète, qui touche plus de 150 millions de personnes dans le monde, dont 90% souffrent du type 2 de cette maladie liée notamment au surpoids et au manque d'exercice physique. Toutefois, reconnaissent-ils, ce type de chirurgie n'est pas sans risque (mortalité opératoire, déficience en fer et en vitamine B12..) Ces résultats suggèrent aussi que des mécanismes situés dans la partie supérieure de l'intestin grêle pourraient être à l'origine du dérèglement de la production et de l'activité de l'insuline constaté dans le diabète de type 2.

Annals of Surgery : http://www.annalsofsurgery.com/

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