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Le diabète de sujets jeunes peut être guéri par l'injection de cellules pancréatiques

Le diabète du sujet jeune - ou diabète insulino-dépendant - touche environ 150 000 personnes en France. Il s'agit d'une maladie auto-immune qui détruit les cellules des îlots de Langherans dans le pancréas, les seules dans le corps humain à fabriquer l'insuline.Son traitement est impératif pour empêcher les complications qui font toute la gravité de la maladie (Le Monde du 17 avril 1999) et repose actuellement uniquement sur l'injection d'insuline, répétée plusieurs fois par jour en fonction des besoins. La recherche de nouvelles voies thérapeutiques est très active.L'équipe médico-chirurgicale canadienne dirigée par James Shapiro, basée à Edmonton, rapporte un nouveau mode thérapeutique chez l'homme concernant la greffe d'îlots de Langherans, dont le succès est actuellement de 100 %. La nouveauté réside dans le traitement immunosuppresseur qui ne fait pas appel aux corticoïdes.Depuis 1990, les nombreux essais de greffe de ces cellules, prélevées chez des sujets décédés, n'avaient obtenu qu'un succès modeste : seuls 12 % des malades avaient pu être sevrés d'injections d'insuline pendant plus d'une semaine, et 8 % pendant plus d'un an. La série présentée actuellement - qui ne compte que sept sujets - est caractérisée par un succès à 100 % avec un recul moyen de 11,9 mois.« Ce traitement s'adresse aux sujets jeunes atteints d'un diabète instable, commente le docteur François Pattou, chirurgien au centre hospitalier universitaire de Lille et animateur d'une équipe qui consacre aussi ses efforts à la thérapie cellulaire du diabète. Ils sont particulièrement handicapés, pris entre les complications rapidement progressives de leur maladie et le risque permanent d'hypoglycémie. Leur prise en charge est un cauchemar. »Les techniques n'ont rien d'original : les cellules pancréatiques isolées sont réinjectées dans le foie par la veine porte - le vaisseau sanguin qui irrigue le foie - et se fixent dans le foie. C'est le nouveau mode de traitement instauré pour éviter le rejet de la greffe par le système immunitaire du malade qui a permis ce progrès. Les médecins ont utilisé un cocktail d'immunosuppresseurs de nouvelle génération et n'ont pas fait appel aux corticoïdes, une classe de molécules qui endommage les cellules à insuline. Les nouveaux médicaments, pris par voie orale et à faible dose, sont beaucoup mieux tolérés que les médicaments précédents prescrits pour les greffes de rein. « On ne se permettait pas de donner un traitement immunosuppresseur juste pour remplacer l'insuline. Mais la greffe d'îlots décrite dans cet article apparaît comme un progrès considérable dont les indications pourraient rapidement croître. »

Le Monde :

http://www.lemonde.fr/article/0,2320,seq-2077-69717-QUO,00.html

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