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Détection de 50 % de la matière intergalactique, jusqu'ici introuvable

Une équipe d'astronomes a détecté environ la moitié de la matière dite "normale" ou baryonique se trouvant entre les milliards de galaxies de l'univers, selon de récents travaux. "Nous pensons que nous voyons les fils d'une structure formant la colonne vertébrale de l'univers", explique Mike Shull, un astronome de l'Université du Colorado à Boulder (ouest), un des co-auteurs de cette étude qui paraît dans l'Astrophysical Journal daté du 20 mai.

"Ce que nous confirmons en détail avec cette découverte c'est que l'espace intergalactique qui nous paraît être intuitivement vide est en fait le réservoir de la plus grande partie de la matière normale dans l'Univers", ajoute-t-il.Cette matière, à ne pas confondre avec la matière dite "sombre", représenterait environ 5 % de l'univers soit cinq fois moins que la matière sombre (quelque 25 %). Les 70 % restant seraient formés par l'énergie du vide.

Cette équipe d'astronomes a utilisé la lumière émise par 28 quasars, des coeurs brillants de galaxie très lointaines encore dotées d'un trou noir en leur centre.

Tels des torches dans le brouillard, ces quasars ont permis d'observer cette structure, appelée formation intergalactique, et qui ressemble à une toile d'arraignée quasiment invisible. L'équipe d'astronomes a utilisé le spectrographe d'image du télescope spatial Hubble et FUSE, un satellite d'observation de la Nasa dédié à la spectroscopie haute résolution avec les rayons ultraviolet.

Ils ont pu ainsi trouver l'empreinte spectrale d'hydrogène et d'oxygène hautement ionisé formant la matière de cette toile intergalactique. Leurs travaux représentent l'observation la plus détaillée à ce jour de ce à quoi ressemble la formation intergalactique à environ quatre milliards d'années-lumière de la Terre. Une année-lumière correspond à la distance parcourue par la lumière dans le vide en une année, soit 9.460 milliards de km.

Sonder cette vaste toile cosmique sera l'objectif clé du "Cosmic Origins Spectograph" ou COS, un nouvel instrument scientifique que les astronautes de la navette spatiale américaine installeront sur Hubble lors de la dernière mission d'entretien et de réparation prévue début octobre. "Nous nous attendons à ce que le COS permette de découvrir considérablement plus de matière baryonique", estime Mike Shull. "Notre but est de confirmer l'existence de cette toile cosmique en cartographiant ses structures, en mesurant la quantité de métaux lourds qui s'y trouve et les températures, ce qui donnera un éclairage sur la manière dont se sont formées les galaxies au cours du temps", précise cet astronome.

La matière baryonique est formée de protons, de neutrons et d'autres particules sub-atomiques qui forment la matière ordinaire tel l'hydrogène, l'oxygène, l'hélium et les autres éléments lourds. La matière baryonique forme les étoiles, les planètes, les lunes ainsi que la poussière et les gaz interstellaires d'où naissent les étoiles.

AJ

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