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Descendons-nous de l'Australopithecus sediba ?

L’australopithèque Sediba, dont les restes ont été découverts dans les caves de Malapa en Afrique du Sud en 2008, pourrait être un ancêtre direct de l’homme. Découvert par l’universitaire Lee Berger, de l’université du Witwatersrand de Johannesburg, son squelette présente des caractères métissés entre humains et singes, d’après cinq articles publiés par 80 scientifiques dans Science Magazine, rapporte le New York Times.

Cet australopithèque, dont on a retrouvé une main presque complète, un pied et une partie du bassin, aurait vécu il y a plus de 1,9 million d’années. Cette main attire précisément toute l’attention des paléontologues : son pouce, relativement long par rapport aux autres doigts, forme une pince avec son index et devait lui permettre de manipuler précisément des outils comme l’Homo habilis, l’homme habile.

Par ailleurs, la forme des pied retrouvés laisse penser que les deux spécimens exhumés pouvaient marcher debout et ont pu grimper sur des arbres comme des chimpanzés en quête de nourriture et de protection. «Ce mélange de morphologies suggère que l'australopithèque de Malapa employait encore ses mains pour grimper aux arbres, mais avait aussi une dextérité nécessaire à la fabrication d'outils en pierre», précise à l'AFP Tracy Kivell, co-auteure de l’étude.

Enfin, le bassin du spécimen femelle est plutôt large et le cerveau retrouvé, aux caractéristiques modernes, s’avère petit, ce qui contredit l’idée répandue selon laquelle la grandeur du cerveau aurait forcé à l’évolution en largeur du bassin féminin pour l’accouchement. L’Australopithecus sediba devrait-il figurer dans la lignée des ancêtres de l’Homo erectus ? Depuis la découverte du site de Malapa par le chercheur Lee Berger et son fils lors d’une promenade, 220 ossements ont été trouvés provenant d’au moins cinq individus.

Le professeur Lee Berger conteste toutefois l’appellation du «chaînon manquant» dans la lignée des hominidés, selon le site sud-africain Business Day : «Nous n’utilisons pas ce terme –car ce n’est pas une découverte capitale mais plutôt quelque chose qui se raccroche à la branche des homo. C’est un fossile de transition avec des traits mixés, des caractères anciens et nouveaux.» Une position également privilégiée par le paléoanthropologiste Ian Tattersall du musée américain d’histoire naturelle à New York. «C’est plus signifiant de prendre l’australopithèque sediba comme une métaphore de l’évolutionnisme que de le prendre comme preuve d’une ascendance directe.»

Slate

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