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Découverte fondamentale en cancérologie : le lien entre microbiote et immunothérapie

On sait que, depuis quelques années, les impressionnants progrès de l'immunothérapie ont marqué un tournant dans la lutte contre certains cancers graves. Aujourd'hui, ces traitements parviennent à prolonger de plusieurs années la vie de malades atteints de cancers avancés.

Malheureusement, ces nouveaux traitements ne sont efficaces que sur 25 à 30 % des patients, sans que l'on comprenne réellement pourquoi. Des chercheurs de l'Institut Gustave Roussy (Inserm) viennent de montrer, dans une étude portant sur 249 patients atteints de cancers avancés du poumon, du rein ou de la vessie, que la prise récente d'antibiotiques chez 29 % d'entre-eux diminuait sensiblement l'espérance de vie de ces malades.

En créant un déséquilibre au niveau du microbiote intestinal, les scientifiques ont constaté que la prise d’antibiotiques deux mois avant et jusqu’à un mois après le début du traitement a un impact négatif sur la survie sans progression de la maladie et la survie globale des patients dans ces trois types de cancer.

Dans une deuxième étude, l'équipe de recherche a analysé la composition précise du microbiote intestinal de 153 patients atteints d’un cancer du poumon ou du rein. Une bactérie, nommée Akkermansia muciniphila, est associée à une meilleure réponse des patients à l’immunothérapie. En administrant cette bactérie à des souris comportant un microbiote défavorable (provenant de patients ayant démontré une mauvaise réponse clinique à l’immunothérapie), l'efficacité de l’immunothérapie a été tout bonnement restaurée.

"Cette découverte est majeure et nous avons clairement montré que la prise d’antibiotiques a un impact négatif sur la survie des malades sous immunothérapies. La composition du microbiote est un facteur prédictif de réussite", résument le Docteur Bertrand Routy, médecin hématologue à l’origine de ces travaux et sa directrice, le Professeur Laurence Zitvogel, directrice du laboratoire "Immunologie des tumeurs et immunothérapie" (Inserm/Université Paris-Sud/Gustave Roussy).

Ces chercheurs soulignent que leur découverte est pleinement confirmée par les travaux d'une équipe américaine de Houston, qui vient également de montrer que la composition du microbiote de patients atteints d’un mélanome permet de prédire leur réponse à une immunothérapie ciblant la voie PD-1.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Inserm

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